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Carte d’identité nationale biométrique CEDEAO: Silence ! Les agents fixent leurs prix : Enrôlement : entre 2.000 et 10.000 F CFA… «Rang» : entre 3000 et 5000 F CFA. A prendre ou à laisser !

L’opération d’enrôlement et de mise à jour de la carte d’identité nationale biométrique dont la fin est prévue pour le 31 Mars prochain avance, tant bien que mal. Les centres d’état civil et commissariats de police sont pris d’assaut. Mais annoncée comme gratuite, l’opération est désormais payante en maints endroits. Des agents sur le terrain, ont trouvé-là moyen de s’enrichir.

Voyez-vous toutes ces personnes dans la file d’attente ? Eh bien, chacune d’elles a payé la somme de 2000 F CFA. C’est à prendre ou à laisser !». Ainsi, s’adressait l’Opérateur à un usager hier jeudi à la Mairie de Missira en commune II. La remarque sèche de l’opérateur faisait suite à l’insistance d’un demandeur qui a évoqué le caractère gratuit de l’opération comme annoncée par le Ministre.

Il finit par payer comme tout le monde et faire la queue… comme tout le monde.
Il nous revient que la pratique n’est pas propre au seul centre d’État civil de Missira. Il en est ainsi un peu partout à Korofina en l’occurrence et le prix, que dis-je, la rançon oscille entre
2.000 et 10.000 F CFA. Plus vous êtes pressés d’être servis, plus vous payez. Aussi simple
que ça ! Les affaires sont les affaires !

Ceux-là moins nantis, patientent stoïquement. Certains viennent occuper le rang depuis 05 h du
matin et… là se trouve un autre business. A Sogoniko en commune VI, et dans certains commissariats de police et brigades de gendarmerie, des personnes viennent très tôt, occuper les premiers rangs pour ensuite les vendre aux plus offrants. Le prix de la «place» varie entre 3.000 et 5.000 F CFA. Là aussi, c’est à prendre ou à laisser.

S’agirait-il d’une complicité avec les agents ? Il s’avère en tout cas, qu’au niveau de ces brigades et commissariats, le nombre de cartes à établir est limité à 30 et/ou 50 par jour. Il faudra donc
être impérativement parmi les 50, voire 30 premiers venus pour être servis. Une fois de plus, les affaires sont les affaires! Le seul engouement pour la carte d’identité nationale biométriques justifie-t-il cette

affluence et tout l’affairisme autour ? Que non ! Il ressort de nos investigations qu’il n’y a plus de délivrance de la traditionnelle carte d’identité nationale. D’ailleurs il n’y a plus de carton, le stock étant épuisé dans la plupart des commissariats et brigades. Toute chose qui a impacté l’enrôlement biométrique. Le business aussi.

Les autorités pour leur part, semblent dépassées et des observateurs parlent même de
«relâchement». Une chose est sûre : le délai du 31 mars 2023 n’est pas tenable à moins de laisser en rade des milliers, voire des millions de citoyens avec ses corollaires.
BATOMAH SISSOKO

Le Sphinx

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