Sortie du gouvernement à la faveur du réaménagement ministériel du 2 octobre 2015, Ama Tutu Muna, ex ministre des Arts et de la Culture, occupait jusqu’à ce jour la villa ministérielle située à Hippodrome, un quartier résidentiel de Yaoundé. Elle vient d’être priée de libérer les lieux.
Selon le quotidien Le Jour en kiosque ce mardi 16 février 2016, le ministre des Domaines, du Cadastre et des affaires Foncières a signé en début d’année, un texte expulsant Ama Tutu Muna de cette villa. Le tout premier texte signé par Jacqueline Koung A Bessiké en ce début d’année 2016 est une «attestation d’attribution d’un logement administratif», indique le journal. Le document qui porte le numéro 0001/Z6.12/MINCAF/P110, tient en deux phrases: «Le ministre des domaines, du cadastre et des affaires Foncières atteste que le logement administratif n° PA CE 035 sis au quartier Hippodrome, précédement occupé par madame Ama Tutu Muna, est à compter de la date de signature de la présente attestation, attribué à son Excellence Lejeune Mbella Mbella, Ministre des Relations Extérieures. L’occupation effective dudit logement sera constatée par une décision», peut-on lire.
C’est fort de ce texte que dimanche dernier, en fin d’après-midi, sûrement mandatés par le nouvel occupant des lieux, plusieurs ouvriers ont investi la demeure ministérielle encore occupée par l’ex-ministre, «qui profitait d’un dimanche calme at home, désormais loin du tohu bohu des artistes et autres emmerdements du ministère».
Le Jour relate que «les intrus sont donc venus, prenant des mesures par ci, regardant tel autre coin de la maison, tirant les plans des modifications qui vont être opérées, pour la mettre au goût de son futur occupant, ancien parisien».
Pour légitimer leur présence en ces lieux, ils étaient porteurs du document du ministre des Domaines, dont Ama Tutu Muna prenait connaissance en la circonstance. «Ce qui a provoqué une colère homérique de la fille de Salomon Tandeng Muna qui sur le champ, a, racontent les témoins, sorti elle-même ses affaires pour les jeter dans la cour», écrit le journal.
Selon les informations en provenance de la Direction du patrimoine de l’Etat, après la fin des fonctions, l’occupant d’une propriété administrative a une trentaine de jours pour libérer le logement qu’il occupait, du fait de sa position. Mais la pratique au Cameroun est beaucoup plus lâche, et on a vu des fonctionnaires rester plus longtemps dans «la maison de l’Etat», même parfois après la retraite.
Liliane J. Ndangue
Source: africapresse