Marafa Hamidou Yaya, ingénieur en pétrochimie, a été, de 1993 à 2011, l’un des piliers du régime de Paul Biya du Cameroun, secrétaire général de la Présidence puis ministre d’État chargé de l’Administration territoriale. Il est assigné à résidence à l’intérieur du ministère de La défense et pourtant il purge une peine de 25 ans. Et c’est sa secrétaire qui venait de lui rendre visite qui a été retrouvée morte à son domicile dans des circonstances troubles. Le film des évènements
Le corps de Mme Christiane Soppo Mbango, attachée de direction, principale opératrice de saisie de Marafa Hamidou Yaya, du temps de son passage au gouvernement et même de tout le temps de son enfermement a été retrouvée sans vie, hier dimanche, 26 janvier 2014 à son domicile au quartier Gofl, non loin de la clinique éponyme, près de l’entrée Ouest du Palais de l’Unité à Yaoundé.
C’est depuis la veille, samedi dernier, que sa famille notamment sa fille établie en Belgique qui venait de regagner le Cameroun était restée sans nouvelle de sa mère. Inquiète, elle a alerté la police qui a opté d’enfoncer la porte de son domicile. «Ma mère devait venir me chercher à l’aéroport samedi. Ne la voyant pas à ma descente d’avion, j’ai essayé de la joindre au téléphone en vain. Elle ne décrochait pas. J’ai dû me résoudre à emprunter un taxi. N’ayant pas eu de sa nouvelle jusqu’à ce matin j’ai alerté la police et le reste de la famille», a indiqué la jeune dame à la police au moment de la déposition intervenue quelques temps après que les forces de l’ordre ont découvert le corps de la secrétaire attitrée de Marafa Hamidou en putréfaction avancée. Ses restes ont été déposés à la morgue de l’hôpital central de Yaoundé. Au moment où nous allions sous presse, le légiste l’auscultait.
En outre, les gendarmes du secrétariat d’Etat à la Défense (Sed) affirment s’être déjà habitués à la silhouette de cette dame de 57 ans qui était une des plus régulières à rendre visite à Marafa Hamidou Yaya incarcéré dans ces locaux. Elle y a d’ailleurs été aperçue pour la dernière fois, mercredi 22 janvier 2014, du moins se souvient un gendarme en service au quartier général de la gendarmerie nationale. L’entourage de l’ex-ministre d’Etat indique pour sa part que Christiane Soppo, fonctionnaire à la retraite depuis près de deux ans était la plume (sans être le nègre) de l’auteur des lettres les plus sulfureuses contre le régime de Yaoundé depuis son incarcération. C’est elle en effet, qui apprêtait ses correspondances, de même qu’elle arrangeait ses rendez-vous. «Lorsque tu sollicitais un rendez-vous avec le ministre d’Etat, au détour d’une rencontre au tribunal par exemple, c’est le numéro de téléphone de Madame Mbango Soppo qu’il vous donnait», ajoute nos sources.
Les mêmes qui affirment qu’on ne lui connaissait pas ces temps-ci, une maladie dite « grande chronique ». De même qu’elles soulignent qu’aucune effraction n’a été constatée à son domicile. Tout le mystère demeure donc autour de la disparition brusque de la quinquagénaire en attendant les premières conclusions du médecin légiste.