Dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2025, le drone de l’armée malienne a été abattu par l’Algérie à Tinzawatène, une localité située à la frontière entre le Mali et l’Algérie. Suite à cet incident, les autorités maliennes ont décidé de porter plainte contre l’Algérie auprès des instances internationales pour agression d’un pays voisin. Dans la foulée, les pays de l’alliance des États du Sahel (Mali-Niger-Burkina) ont rappelé leurs ambassadeurs.
Après l’incident, Bamako avait demandé à Alger de fournir la preuve de violation de son espace aérien. Après 72 heures d’attente, le régime n’a pu fournir aucune information claire.
Pour preuve d’agression, Bamako a publié les coordonnées géographiques de la zone de chute de l’appareil qui est bien en territoire malien. Le drone de l’armée malienne « probablement abattu par un tir de missiles Sol-Air ou Air-Air » était à plus de 9 km de la frontière algérienne peut-on lire dans le communiqué.
Suite à cet incident, les autorités maliennes ont pris plusieurs décisions. Il s’agit entre autres de la convocation de l’Ambassadeur algérien à Bamako pour demander des explications. Le Mali se retire également avec effet immédiat du Comité d’État-Major Opérationnel Conjoint (CEMOC).
Tous les pays de l’AES, Mali-Niger-Burkina Faso ont décidé de rappeler leurs représentants diplomatiques de l’Algérie.
Bamako porte aussi plainte contre le régime algérien, pour « actes d’agression »
Des analystes politiques sont sceptiques quant à l’aboutissement de cette plainte du Mali contre l’Algérie auprès des instances internationales. Ils expliquent que le Mali a déjà déposé une plainte contre la France qui n’a pas eu de suite.
Pierre claver Bakaroba Traoré analyste politique affirme qu’il « serait très naïf de la part des autorités de croire que leur requête fera l’objet d’une attention particulière au conseil de sécurité ou aux Nations Unies ». Pour lui, les autorités maliennes seront accusées d’être « des fauteurs de troubles plutôt que des personnes cherchant des solutions ». Pierre claver Bakaroba Traoré estime que « si le dialogue peut marcher qu’on le fasse plutôt que d’espérer sur une intervention de la communauté internationale ».
Des partis politiques approuvent la décision
Plusieurs partis politiques ont fait des communiqués pour saluer la démarche des autorités Yelema encourage les autorités à continuer dans cette direction. Le CNID Faso Yiriwa Ton condamne avec la plus grande fermeté l’attaque du drone des Forces armées maliennes (FAMA), en mission dans la région de Kidal. Le parti manifeste également sa solidarité auprès des FAMA. La Codem se veut plus prudent. Tout en condamnant l’incident, elle appelle « à la retenue et au raffermissement des liens entre le Mali et l’Algérie ».