Pour avoir signalé une anomalie administrative et exigé sa réparation, Mme la ministre de l’Economie et des Finances essuie une volée de bois vert de la part de certains confrères qui, décidément, ne reculent devant rien pour tenter de déstabiliser la patronne de l’ôtelHôtel des finances et, par ricochet, le régime d’IBK. Ils ne perdent rien pour attendre.
Faisant fi de tout respect, de toute moralité à l’égard d’un membre du gouvernement, certains hommes politiques, en manque d’assise populaire, tapis dans l’ombre d’organes de presse aux ordres se sont mis aux trousses de Mme la ministre de l’Economie et des Finances. Tous les mots, gestes et actes posés par Mme Bouaré Fily Sissoko sont décryptés à rebours et systématiquement contestés, voire vilipendés. Certains propos tenus vis-à-vis d’elle sont à la limite de l’inquisition, de l’injure.
Cette fois-ci, le prétexte trouvé est la lettre confidentielle de la ministre de l’Economie et des Finances adressée au Bureau du Vérificateur général et la navette qui s’en est suivie. Cet échange s’est retrouvé sur la place publique et a fait hérisser les poils du journal l’Aube (un bihebdomadaire qui vient d’être racheté par un homme politique de l’opposition caché, cornaqué par le plus braillard des contradicteurs du président Ibrahim Boubacar Kéita).
Dans sa livraison du lundi 15 septembre 2014, à propos de « l’audit de l’achat de l’avion présidentiel : le torchon brûle entre Fily et le Végal », le journal a déroulé toute sa partialité dans l’affaire, en prenant fait et cause pour le BVG.
Les qualificatifs insultants ont été décochés en direction de la ministre de l’Economie et des Finances, accusée d’amateurisme, de déficit de professionnalisme et même d’incompétence pendant que des lauriers sont tressés au BVG qui, selon le journal, a « remis la ministre dans ses petits souliers ».
Pourtant à y regarder de près, c’est le BGV qui, par excès de zèle sûrement, a foulé aux pieds le principe du contradictoire, qui est essentiel en la matière. Il a sciemment refusé de communiquer la primeur du rapport provisoire à la ministre de l’Economie et des Finances, responsable de la commande publique, donc principale autorité interpellée, aux fins d’apporter les éventuels correctifs.
En magistrat chevronné, rompu aux arcanes de l’instruction judiciaire, le Végal Amadou Ousmane Touré ne peut ignorer ce principe. Le plus petit délinquant déféré devant le parquet a droit à la présomption d’innocence et signe toujours le procès-verbal de son audition après délibération consciente sur les faits à lui reprochés.
Cette pratique a été instaurée au BVG par le Végal Sidi Sosso Diarra. Beaucoup de personnalités vérifiées ou auditées ont lu, amendé et corrigé les rapports provisoires les concernant avant que les rapports finaux n’atterrissent sur les tables du président de la République, du Premier ministre et du président de l’Assemblée nationale.
De surcroit, en laissant la primeur du rapport provisoire au Premier ministre, le Végal commet à tout le moins un crime-de-lèse président de la République. On se demande pourquoi la ministre de l’Economie et des Finances a été court-circuitée dans ce cas si l’objectif recherché est bien d’établir la bonne moralité de l’achat de l’avion de commandement et de matériels et équipements militaires.
En faisant du ministre de la Défense et des Anciens combattants son factotum de service, c’est-à-dire celui qui doit transmettre la copie du rapport destinée au MEF, le Végal a étalé aussi son mépris du pouvoir exécutif parce que tous les départements ministériels ont des adresses distinctes les unes des autres et connues. De cela, l’Aube ne parle pas.
Bref, toutes les occasions sont bonnes pour mettre aux enchères l’honneur d’un cadre qui se bat pour que notre pays retrouve grâce aux yeux des institutions de Bretton Woods (Banque mondiale et Fonds monétaire international – FMI) et des partenaires techniques et financiers. Mais puisqu’il faut toujours la peindre en noir, des confrères ont trouvé le moyen de dire que sa mission de juin dernier à Washington a été un échec alors que les revues en cours entre le Mali et le FMI découlent de cette visite que Mme Bouaré a effectuée l’été dernier dans la capitale fédérale américaine.
C’est lors de cette mission que les insuffisances dans le code des marchés publics, notamment les passations de marchés de gré à gré au profit de l’armée, ont été corrigées et qui indiquent clairement que la voie de la reprise avec Bretton Woods est balisée.
D’aucuns caressent, bien sûr, le secret espoir que le FMI, la Banque mondiale, l’Union européenne et tous les autres bailleurs de fonds ne renouent pas avec le gouvernement d’Ibrahim Boubacar Kéita pour qu’il chute. Les oiseaux de mauvais augure seront désagréablement surpris.
Bouc émissaire idéal d’une certaine presse, Mme Bouaré est ainsi rendue responsable de tous les péchés… du Mali. Mais contre mauvaise fortune, elle a décidé de faire bon cœur. En n’ayant à l’esprit que l’intérêt de la nation. Elle saura, dès lors, dépasser les malveillances à son égard pour ne considérer que sa part de devoir de génération. A bon entendeur salut !
Hamdi Baba