L’un des malheurs de l’Afrique réside, en effet, dans la propension de ses élites au mutisme, à la complaisance, voire à la complicité avec les princes du moment quand bien même ils sont conscients que leur silence ou leur action viole les intérêts du peuple.
C’est tout à l’honneur de Tiébilé Dramé d’avoir osé mettre le doigt sur la plaie sans plus attendre. Une attitude de ce genre relève d’un patriotisme de bon aloi.
Certes, on peut dire que cette sortie de Dramé a été facilitée par le contexte ou plutôt cette charge de la démission du Premier ministre, Tatam Ly. Toutefois, cela n’enlève rien au courage et à l’honnêteté dont ont fait preuve Tiébilé Dramé et le PARENA dans un continent où le réflexe consiste à applaudir à tout rompre le chef de l’Etat en vue de s’attirer ses bonnes
grâces.
Cette critique faite à IBK est bonne pour peu qu’il sache la prendre du bon côté. Il lui appartient de travailler à gommer les points noirs de sa gestion. Le danger serait qu’il s’emmure dans sa logique et ne prête pas une oreille attentive aux sons de cloche contraires à son opinion personnelle.
En tout cas, les faits sont têtus et IBK serait bien inspiré de reconnaître que le navire dont il est le commandant, tangue dangereusement du fait de ses options pas toujours bonnes. Et face à cette réalité, il ne peut pas revendiquer un manque d’expérience dans la gestion. Cela ne saurait suffire à justifier ces nombreux et graves points noirs du tableau de sa gouvernance.
Du reste, il aura été, de par le passé, Premier ministre et président de l’Assemblée nationale du Mali et ses succès à ces deux postes n’ont pas manqué de peser dans le choix du peuple malien.
Les dérives pointées du doigt aujourd’hui ne sont donc ni plus ni moins que le résultat de choix délibérés de sa part. IBK est accusé, à l’instar de Abdoulaye Wade du temps où il était président sénégalais, de ne pas écouter, en tout cas pas suffisamment, les voix de certains de ses propres conseillers.
Pays.bf