Au Bénin, le gouvernement a tenu à s’expliquer lors d’une conférence donnée mardi 11 octobre suite à l’interdiction temporaire des activités des organisations étudiantes dans les universités publiques. Le motif : l’insécurité sur les campus causée, selon les autorités, par les trois syndicats qui se font la guerre.
« Mesure liberticide », « anticonstitutionnelle », « dérive », c’est une véritable levée de boucliers des étudiants béninois depuis que le gouvernement a décidé, il y a une semaine, d’interdire les activités des organisations dans les universités publiques. En réponse, le ministre de la Justice, celui de l’Enseignement supérieur et le ministre des Sports se sont livrés à une séance d’explications.
« Ce n’est pas un décret portant dissolution d’une quelconque association, il n’appartiendra pas à ce gouvernement de porter atteinte aux règles fondamentales protégeant la liberté de chacun et la liberté de tous », déclare le garde des Sceaux, Joseph Djogbenou, ancien président d’une fédération étudiante. « Le gouvernement comprend les craintes, nous avons un choix à faire, entre laisser certaines personnes importer cette culture martiale dans notre université ou offrir la possibilité à chacun de voir ses enfants évolués au Bénin », précise le ministre.
Réduire au silence
Le gouvernement veut aussi réorganiser la représentation étudiante. Mais selon les autorités, la guerre de leadership entre les trois principaux syndicats empêche tout dialogue.
Présents lors de cette conférence, les responsables étudiants pensent qu’on veut les réduire au silence. « C’est le souhait de tout gouvernement d’avoir une seule organisation, mais dans la pratique chaque groupe a une liberté d’association pourvu que ce groupe puisse respecter les normes qui existent dans notre République. Il faudrait que les gens nous expliquent de fond en comble ce qu’ils nous cachent », scande Lucien Nicolas Zinsou, président de l’Union nationale des étudiants du Bénin.
Ces organisations participeront malgré tout à la concertation annoncée par le gouvernement. Elle aboutira à un décret réglementant leurs activités et les conditions de leur reconnaissance par l’Etat.
Source: rfi