La guerre est un art, a-t-on l’habitude de dire. De mémoire de Malien, jamais notre patrie n’aura essuyé une défaite aussi cuisante. Ce, depuis le temps de nos ancêtres. Dans cette guerre fratricide qui oppose, depuis des décennies, l’armée malienne aux irrédentistes touaregs, le peuple n’a jamais cru en la victoire que lors de la bataille du mercredi 21 Mai 2014 où les FAMA (Forces Armées Maliennes) ont donné l’assaut avec une détermination et un courage jamais égalés.

Mais, comme le dit le proverbe, la plus jeune fille du monde ne peut donner que ce qu’elle a. Après plusieurs heures de combats acharnés, les FAMA ont été obligés de se replier; du moins, selon la version officielle. Au moment où la nation toute entière essaie de digérer cette énième humiliation, au moment où les parents des morts, blessés et prisonniers supportent tant bien que mal leur douleur, le ministre de la Défense et des Anciens Combattants au moment des faits, un certain Soumeylou Boubèye Maiga, encore lui, rend son tablier et menace de ses foudres imaginaires les autorités politiques et la hiérarchie militaire. Craignant d’être pointé du doigt, il a préféré fuir ses responsabilités, faisant des chefs militaires au front des agneaux sacrificiels.

Comme si cela ne suffisait pas, Soumeylou Boubèye Maiga menace même le très patriote Premier ministre Moussa Mara qui, envers et contre tout, a bravé les rebelles et les narco djihadistes pour se rendre dans la 8ème région administrative du Mali : Kidal. Lors de ce voyage, tous les responsables politiques et militaires, qui ont quitté Bamako avec le Premier ministre, se sont effectivement rendus à Kidal, sauf Soumeylou Boubèye Maiga. Encore lui. Pourquoi, a-t-il refusé d’aller à Kidal ?

Sait-il des choses qu’il n’a pas livrées au Premier ministre ? Auquel cas, il se serait rendu  coupable de haute trahison comme son ancien mentor fuyard, ATT. L’ancien ministre de la Défense et des Anciens Combattants doit avoir le courage, pas de se mettre à la disposition d’une commission d’enquête parlementaire, mais de la Justice tout court pour rendre compte.

Mais au lieu de se taire, toute honte bue, il menace et essaie de faire du chantage sur l’autorité du Premier ministre, contre qui il nourrit une vraie haine et une jalousie débordante en disant, en substance : « Nous avons des SMS qui ont été échangés avec les chefs militaires sur le terrain. Nous avons aussi des communications faites avec les mêmes chefs militaires et des responsables politiques ».

Ces propos sont indignes de votre âge et des hautes fonctions que vous avez occupées dans ce pays. Mais ils ne font que confirmer, d’une part, que vous n’êtes pas encore habité par la sagesse malgré la proximité de la tombe et vous n’êtes pas encore un homme d’Etat malgré vos nombreuses responsabilités ministérielles. 

En rappelant que le Mali fait face à une situation de guerre qu’on lui a imposée et que les forces de défense et de sécurité sont entrain de défendre vaillamment la nation et la République  et méritent par conséquent reconnaissance, union sacrée et soutien  unanimes de la part d’un peuple qui vous dit: « Soumeylou Boubèye Maiga, quel lâche ! »

Quand la patrie brûle, on ne se désolidarise pas. Que le bon Dieu sauve le Mali !

Baba Maiga 

Source: L’Enquêteur