Le rêve brisé d’un prétentieux ? Au lendemain de la tragédie de Kidal, le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, a instruit à son ministre de la Défense de rendre le tablier en attendant les sanctions qui s’imposent pour cette lourde faute. Une tournure des évènements imprévue qui brise le rêve d’un prétentieux qui se voyait, au pire, Premier ministre d’IBK, à défaut de prendre sa place. Sans risque de nous tromper, force est de reconnaître que le Chérif de Nioro a eu raison sur tout le monde.
Boubèye : Objectif, Premier ministre
Pour la petite histoire, quelques jours après l’installation d’IBK à Koulouba, Soumeylou Boubeye avait nourri l’ambition d’être le Premier ministre. Selon une source digne de foi, cette ambition de Boubèye fut anéantie par le Chérif de Nioro, via son fils Moulaye Idriss, qui a énergiquement dissuadé le président IBK. Informé de cette position du Chérif, SBM s’est transporté à Nioro du Sahel pour le supplier de revenir sur sa décision; peine perdue.
Boubèye ministre défense: les prétentions revues à la baisse avec la junte comme sponsor
Spécialiste du lobbying, il s’est rabattu sur la junte de Kati, très respectueuse de l’érudit de Nioro, aux fins de bénéficier de son intercession pour, au moins, le poste de ministre de la défense dans le premier gouvernement d’IBK. C’est en jouant sur cette corde sensible et persuasive avec certains éléments proches de Sanogo, que Boubèye a fini par hériter du département stratégique de la Défense; le contexte post-transition dictant à IBK la nécessité de privilégier la stabilité au sein des forces armées par la nomination d’un de leurs « proches » à la tête de leur ministère de tutelle.
Notre source ne nous a pas malheureusement édifiés sur les engagements que Boubèye aurait tenus à l’endroit de ses « sponsors » de la junte, mais ils devraient être absolument mirobolants. En effet, ce fut avec une facilité déconcertante que les éléments de la junte auraient convaincu le Chérif à mettre de l’eau dans son thé, au profit de la candidature de Boubèye, comme patron de la défense.
Une fois à l’intérieur de l’attelage gouvernemental, Boubèye ferait naturellement confiance à ses qualités de manœuvrier et à sa force de persuasion pour atterrir à la Primature. Malgré l’alerte de votre journal, malgré les réserves du groupement Sabati 2012 et les mises en garde du Chérif de Nioro, IBK a plutôt privilégié le choix de son « ami » Boubèye pour qui le soutien de la junte avait été aussi acquis. La suite est connue. Boubèye est à la tête de ce département depuis son limogeage de la semaine dernière; pour les résultats qu’on connaît. Aujourd’hui, le vin est tiré il faut le boire !
A.B.D
POUR S’AFFIRMER EN TANT QUE NOUVEL OPPOSANT : Boubèye invente « BoubeyLeaks »!
« Un OUI n’a de sens que si celui qui le prononce, a la capacité de dire NON »
Donc entendons-nous bien, le ministre Boubèye n’a pas démissionné, mais a été invité par le Président IBK à rendre le tablier. Il a donc été bel et bien démis de ses fonctions; seulement, au niveau de la forme, il a bénéficié de la courtoisie et de l’élégance républicaines de la part de son ami, le Président IBK, qui a mis un point d’honneur à lui épargner l’humiliation du limogeage. Ses tentatives maladroites d’auto-blanchiement à travers des bains médiatiques à grande eau, n’est que de la mauvaise manipulation qui a fini par des relents d’auto-flagellation.
Mais il ne pouvait en être autrement quand on choisit la médisance, la calomnie, la manipulation et la tentative de chantage en réponse à une marque d’élégance et de courtoisie de la part de son ancien « employeur ». Cela est, au mieux, de l’ingratitude ou/et de la traitrise et au pire, un manque de retenue et de hauteur. En insinuant des menaces de divulgation de soit-disant appels téléphoniques et SMS qui seraient échangés entre ses anciens patrons ou ses anciens collègues avec le commandement militaire ou la troupe, « BOUBEYLEAKS » cherche de manière consciente à saper le moral des troupes qu’il feint de protéger.
Avec cette posture honteuse, Boubèye s’est mis à dos tous les patriotes maliens et s’est auto-exclu, de fait, de la mouvance présidentielle. Maintenant, son seul combat doit consister à se faire une place dans l’espace théâtral des opposants carriéristes. Ça c’est une autre histoire, mais c’est tout le mal que je lui souhaite !
A.B.D
BOUBEYE : la descente aux enfers d’un homme de…l’Etat
Plus surprenant encore, il cherche à installer la suspicion dans l’attelage gouvernemental et la confusion dans l’opinion publique qu’il cherche à retourner à son profit contre le Président IBK et son gouvernement qu’il vient pourtant de quitter fraîchement. Cette recherche effrénée de la pitance à travers les fonds nauséeux des caniveaux de la part d’un ministre de la République qui a siégé dans la quasi-totalité des gouvernements installés au Mali depuis presque 20 ans, est caractéristique d’une descente aux enfers lente, mais sûre.
Ce manque de classe pour un journaliste aussi chevronné, un commis de l’Etat si expérimenté, un haut cadre de l’administration malienne, un ancien Directeur de la Sécurité d’Etat, plusieurs fois ministres, est symptomatique d’une imperturbable déchéance d’un pauvre déçu qui a échoué dans la mise en œuvre d’une ambition programmée dont il n’a pas les moyens de sa réalisation et qui devient objet d’un refoulement violent.
Boubèye : un cas pathologique
Tout cela à cause d’un simple désir obsessionnel de vouloir démontrer de manière scientifique qu’il n’est pas viré du gouvernement, qu’il serait parti de son propre chef, allant jusqu’à oublier de s’inspirer de la fameuse phrase d’un grand homme politique sénégalais, le Président Lamine Guèye, qui disait « Un OUI n’a de sens que si celui qui le prononce, a la capacité de dire NON ». Que fait-il du « devoir de réserve », de « l’obligation de réserve » ? Où est sa qualité d’homme d’Etat ? Ou bien était-il plutôt un simple homme de l’Etat ? Ou bien il a perdu les pédales ?
Et pourtant Ladji Bourama avait prévenu son monde avant même d’être élu Président de la République. Il se plaisait souvent à avertir que, si toutefois il est élu Président de la République, il n’y aura pas deux capitaines dans son bateau. Aujourd’hui, il est en plein dans la phase pratique de son discours. Le Général Sanogo fut le premier à en faire les frais, quelques temps après l’élection du Président IBK.
Cet exemple est assez édifiant pour que Boubèye comprenne qu’en tant que ministre de tutelle des Forces de défense et de sécurité qui ont perdu plus d’une centaine d’hommes et presque deux milliards d’équipements au cours d’opérations chaotiques à Kidal, il ne pouvait pas faire exception, parce qu’il n’y avait aucune raison, aucune possibilité pour qu’il restât dans le gouvernement. Parce que dans le cas d’espèce, le ministre de la défense est soit INCOMPETENT pour avoir été le patron des Forces armées qui échappent à son autorité et à ses ordres, soit COMPLICE des forces armées adverses, pour avoir donné les ordres qui ont provoqué l’hécatombe du 21 Mai 2014 à Kidal. Que cela soit l’un ou l’autre, le départ du ministre de la défense est incontournable. Cela est une évidence d’une insolente banalité qui ne nécessite aucune enquête, aucun rapport, même pas des explications; il suffit juste de faire preuve de bon sens et du sens des responsabilités.
A.B.D
BOUBEYE : une psychose nommée Moussa Mara
A titre de rappel, Boubèye représente un objet des dysfonctionnements qui seraient à l’origine de la démission du Premier ministre Tatam Ly.
Le fait que Boubèye n’ait pas daigné rendre le tablier de son propre chef s’expliquerait donc par le fait qu’il fut prisonnier de son ambition primatoriale, mise à rude épreuve par la nomination-surprise de Moussa Mara à sa place, pour remplacer Tatam Ly. Alors que Boubèye considèrerait que ce poste lui revient de droit. Ce fut sa seule raison de sièger dans le gouvernement.
Apres un long bras de fer entre Boubèye et OTL, le président IBK a tranché en procédant à un arbitrage en faveur de son compagnon, le ministre de la défense; ce qui aurait poussé LY à claquer la porte. Son silence, en conformité avec le principe du « droit de réserve » démontre à suffisance qu’il est un homme d’honneur doublé d’un grand républicain. Pas un seul mot inélégant ou compromettant contre le Président ou le gouvernement, alors que lui, non seulement il a démissionné de manière souveraine, mais aussi il tient par devers lui tous les éléments relatifs à la gestion peu orthodoxe de Boubèye, objet de son départ de la Primature.
Tatam Ly parti, Boubeye se croyait déjà PM de droit. Mais grande fut sa surprise quand un « enfant » nommé Moussa Mara fut bombardé Premier ministre. Alors que Boubeye est vivant, a gravi tous les échelons dans l’Etat, mais n’a jamais été Premier ministre. Le cv de Moussa Mara devient subitement plus lourd que le sien. Par le simple fait d’un décret. La situation devient simplement invivable. Il faut y mettre un terme, quitte à tout mélanger !
A.B.D
Source: L’Enquêteur