Le championnat nord-américain de basketball (NBA) a repris hier soir. Pour cette nouvelle saison, la grande mode, à rebours des usages, est à la perte de poids. Le jeu va toujours plus vite et réclame toujours plus de fluidité et de mobilité. La résistance (la capacité à enchaîner des efforts à haute intensité) devient l’arme suprême, plus que la force. Etre moins lourd permet aussi de soulager (un peu) les articulations et de récupérer plus vite. Dans une ligue où la saison est interminable et les déplacements usants, voyager léger offre un gain appréciable.
Comme toute mode, celle-ci fut initiée par une star. En 2014, LeBron James décida de revenir à Cleveland et de se transformer physiquement : moins 8 kilos sur la balance, perdus en 9 semaines. La star des Cavaliers n’était pas en surpoids, pas non plus sur le déclin comme ces vieilles gloires qui maigrissent pour épargner leurs cartilages et jouer une ou deux saisons de plus; il voulait juste adapter son corps, l’affûter comme un silex pour déchirer les défenses adverses. A son menu : beaucoup de cross-fit et un régime «paléo» censé s’inspirer de la nourriture à disposition de l’homme. Pas de sucre, ni de sel ni de lait ni de glucide raffiné (huile, beurre). Le résultat fut spectaculaire (113 kilos contre 121) et LeBron James à deux doigts d’offrir seul le titre à Cleveland.
Comme le Genevois Clint Capela à son arrivée à Houston, les universitaires ou les Européens qui débarquent dans la ligue commencent toujours par gagner 8 à 10 kilos pour résister au choc d’un jeu ultra-physique. Mais après quelques années de dégrossissage, le muscle est travaillé pour devenir plus réactif, plus résistant. Carmelo Anthony, Jordan Adams, Kevin Love, qui n’avaient pas tous une hygiène de vie irréprochable, ont perdu 8 à 10 kilos chacun. Marc Gasol s’est mis au régime semi-végétarien. Royaume du muscle, du duel et de l’intimidation physique, la NBA se convertit progressivement à la théorie du «less is beautiful». Elle fait de ses joueurs peut-être les athlètes les plus complets au monde.
source : Essor