Barack Obama a appelé vendredi le camp républicain de la Chambre des représentants à cesser de “faire l’intéressant” pour permettre l’adoption d’un texte évitant la fermeture prochaine de nombreuses administrations fédérales.
“Au cours des trois prochains jours, les républicains de la Chambre vont devoir décider s’ils se joignent au Sénat pour que l’administration reste ouverte ou si celle-ci ferme parce qu’ils n’auront pas obtenu ce qu’ils veulent sur un dossier qui n’a rien à voir avec le déficit”, a dit le président américain lors d’une allocution devant des journalistes à la Maison blanche.
“Je réalise qu’une bonne partie de ce qui est en train de se passer vise à faire l’intéressant, mais cette attitude a des conséquences réelles sur des gens réels”, a-t-il ajouté.
Le Sénat américain a adopté vendredi et transmis immédiatement à la Chambre des représentants un projet de loi destiné à assurer jusqu’au 15 novembre le financement des administrations fédérales, afin d’éviter leur fermeture faute de trésorerie.
Mais les républicains de la Chambre ont menacé d’amender ce projet pour y inclure des dispositions controversées, notamment dans le but d’empêcher le financement pendant un an de la nouvelle loi sur l’assurance santé, l’un des textes emblématiques de l’administration Obama.
Le président américain et le camp démocrate ne sont pas les seuls à se lasser de ce feuilleton. La Chambre américaine du Commerce a ainsi exhorté le Congrès a adopter au plus vite un texte autorisant le relèvement du plafond de l’endettement.
Les craintes alimentées par les discussions budgétaires ont pesé vendredi sur le dollar, tombé en séance à un plus bas de sept mois et demi contre le franc suisse et sous 1,35 dollar contre un euro.
Parallèlement, le coût de l’assurance contre un défaut de la dette américaine a progressé à un plus haut sans précédent depuis mai.
Une paralysie budgétaire se traduirait notamment par la mise au chômage technique de quelque 800.000 fonctionnaires avec, la perspective d’une fermeture des musées de Washington qui donnerait au risque de saper l’image des Etats-Unis auprès des touristes.
De nombreuses agences fédérales seront de leur côté priées de réduire le champ de leurs activités.
Pour les marchés, l’un des aspects visibles de cette paralysie serait le report de la publication d’un certain nombre de statistiques, ce qui priverait les investisseurs d’informations cruciales.