Dans notre livraison du 19 avril 2013, nous publiions une affaire opposant la BDM-SA a un de ses clients. Le client reprochait à la banque un prélèvement illégal de 100 000 F CFA sur son compte. Il reconnaît avoir été remis en catimini dans ses droits. Mais entend porter plainte en justice pour la manifestation de la vérité.
La Banque de développement du Mali opposée à un de ses clients pour une banale affaire de 100 000 F CFA n’a pratiquement rien à gagner. L’administration de l’établissement bancaire aurait compris cela pour accepter de satisfaire la requête de son client. Dr. Sadio Maïga, médecin ophtalmologiste, qui se disait prêt à porter plainte contre la BDM-SA a été remis in extremis dans ses droits à son insu.
Que s’est-il passé ? Le client de la banque dit ne rien comprendre. « Ce qui est sûr j’ai été surpris de constater que mon solde a augmenté de 100 000 F CFA sans savoir d’où provient cette somme ». Si la BDM-SA qui s’est refusée à tout commentaire sur la provenance des 100 000 F CFA, tout porte à croire qu’il s’agit du montant prélevé sur le médecin lors d’une opération échoué dans un guichet automatique.
C’était en décembre 2012, entre deux fêtes religieuses. A l’occasion, Dr. Sadio Maïga se s’était rendu une après-midi de mercredi à l’agence Boubacar Sidibé du Grand marché de Bamako pour une opération de retrait avec sa carte magnétique « Cauris ». Arrivé au guichet automatique, les choses ne se passèrent comme prévu. Après une première tentative échouée au premier guichet automatique, dont la machine à sous ne déclarait disponible que la somme de 10 000 F CFA, M. Maïga n’avait qu’à ressayer pour espérer pouvoir retirer les 100 000 F CFA qu’il sollicitait.
Il effectua avec succès ce 2e essai au second guichet. Mais avant de quitter les lieux, il constata qu’un autre client venait de réussir sans coup férir son opération dont le montant dépassait les 10 000 F CFA que la machine affiche sur l’écran comme disponible. Un doute transperça alors la tête de Maïga qui se demandait si c’est son argent qui a été perçu par cet autre usager qu’il venait de croiser.
Il se rendit tout naturellement au guichet pour vérifier. A l’aide de sa carte « Cauris » introduite pour la seconde fois, il se rendit compte qu’il a été débité de 200 000 F CFA.
Le lendemain 27 décembre 2012, il se rendit à l’agence principale 2 de la BDM pour en avoir le cœur net. Reçu par un agent de la banque (une dame), Maïga fut informé que son solde a été déduit de 100 000 F CFA (montant effectivement retiré et reconnu par le client) mais aussi qu’il le sera d’un autre montant de 100 000 F CFA pour une opération effectuée ce jour même (le 27 décembre).
Le client explique à l’employée de la banque qu’il ne s’est même pas rendu au guichet à cette date à plus forte raison tenter une opération de retrait. Toutefois, il narre le couac de la veille (c’est-à-dire la bonne opération et celle échouée du 26).
Après s’être déclarée incompétente, la dame a envoyé le client plaignant rencontrer un certain Coulibaly. Après l’avoir religieusement écouté, celui-ci l’assure qu’un traitement diligent sera réservé à sa requête. Rendez-vous a été pris pour le lendemain aux fins de poursuivre le traitement de la requête. Mais entre-temps M. Coulibaly a conseillé le plaignant de ne pas tenir compte du relevé fait par son collègue (la dame) sur feuille volante, mais de se référer sur les écritures disponibles dans la machine.
Au rendez-vous du 28 décembre 2012, une demande de régularisation fut établie par M. Coulibaly pour être envoyée à la direction générale où se trouvent les services techniques en charge du dossier. Alors que le client attendait d’être restitué de ses 100 000 F CFA querellés, l’attente ne cessait d’être longue.
C’est finalement la semaine dernière que Dr. Sadio Maïga dit avoir été remis dans ses droits.
Cependant, ajoute le client, « cette fuite en avant ne me fera pas renoncer à ma décision de porter plainte contre la BDM-SA qui a douté de ma crédibilité ».
Dr. Maïga, client de la BDM-SA depuis plus de 20 ans, veut aller jusqu’au bout pour faire éclater la vérité dans cette affaire. Il semble que la BDM-SA garde le profil bas pour le moment. Pour combien de temps ?
L’histoire nous le dira !
Drissa Tiéné