Le ministre de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement, Mamadou Hachim Koumaré, à la tête d’une délégation nationale a pris part, le 5 novembre 2014, à Vienne en Autriche à un panel international qui a regroupé plusieurs ministres du Commerce.
Mamadou Hachim Koumaré a commencé par présenter l’expérience du Mali dans la mise en œuvre du Cadre intégré, ses défis en tant que pays enclavé et pays moins avancé et surtout les progrès accomplis dans ce sens par notre pays.
Le ministre de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement a évoqué que la mise en œuvre du Cadre intégré au Mali repose sur trois piliers ; à savoir : la démarche stratégique, le soutien politique fort et engagé et la réalisation de projets de renforcement des capacités d’offre à caractère inclusif.
Mamadou Hachim Koumaré de confier qu’au plan stratégique, il s’agit de l’intégration et le renforcement du commerce dans les Cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté (CSCRP) de 2007-2012 et de 2012-2017. Il dira que les actions de la matrice de l’EDIC reprises dans le Plan d’actions prioritaires du CSCRP sont devenues des priorités nationales. Toute chose qui découle d’une démarche de prévisibilité des ressources au niveau national tout en assurant leur prise en compte par les partenaires techniques et financiers.
Le ministre d’ajouter que la contribution du gouvernement du Mali au financement des projets réalisés par l’Unité de mise en œuvre du cadre intégré (Umoci) s’élève en moyenne à 2,3 millions de dollars US par an sur les cinq dernières années de 2010 à 2014.
Mamadou Hachim Koumaré de souligner que les efforts consentis au plan du financement des activités du Cadre intégré par le gouvernement du Mali montrent l’importance du soutien politique dont le témoignage le plus éloquent est la prise en compte de la mise en œuvre du Cadre Intégré dans la DPG de Moussa Mara, le Premier ministre du gouvernement du Mali, en date du 29 avril 2014.
M. Koumaré de confier que c’est donc grâce au soutien politique illustré par une contribution substantielle du gouvernement du Mali au financement des activités du Cadre intégré que des réels progrès ont été réalisés à travers les projets dont le choix est important. Avant d’ajouter qu’au Mali, les choix ont porté sur les filières agricoles, notamment la filière mangue qui occupe les activités quotidiennes de près de 3 millions de personnes et la filière gomme arabique avec environ 2 millions de personnes intéressées.
Le porte-parole du gouvernement du Mali a fait savoir que sur le premier projet, des résultats probants ont été obtenus avec une large et dynamique contribution de l’Umoci concernant les exportations de mangues au Mali qui sont passées de 2.915 tonnes en 2005 à 25 890 tonnes en 2013, soit un taux d’augmentation de 788,17 % sur la période avec :
– plus de 14 milliards de F CFA, soit environ 28 millions USD de chiffre d’affaires réalisés par les Exportateurs en 2013 et plus de 4 milliards de FCFA, soit 8 millions USD de revenus additionnels engrangés la même année par les producteurs. Et Mamadou Hachim Koumaré de souligner qu’une coopérative de femmes rurales a été appuyée u plan national pour créer une confiturerie de fruits locaux, toute chose ayant permis de la valeur ajoutée en plus des effets induits qui en résultent : création d’emplois, distribution de revenus, dynamique des activités connexes etc.
La production de la confiturerie destinée principalement à l’exportation montre à suffisance que le renforcement des capacités d’offre est la voie sûre qui permet aux PMA de tirer meilleur parti de leur intégration au Système commercial multilatéral comme l’indiquent les conclusions de la Conférence des Nations unies sur les PMA tenue à Istanbul en Turquie en mai 2011. S’agissant du deuxième projet, bien qu’approuvé par le Conseil du Cadre intégré en février 2012, le projet de développement de la filière gomme arabique est dans sa première année de mise en œuvre.
Cela en raison du retard dû à la regrettable crise socio politique et sécuritaire que le Mali a traversée au cours de la même année. Toutefois, je puis vous donner les assurances que les dispositions idoines sont prises pour accélérer la mise en œuvre du projet. L’objectif global du projet est l’amélioration des revenus des producteurs, des collecteurs et des exportateurs de la filière gomme arabique en vue de la réduction de la pauvreté au Mali et, à terme, contribuer à créer la richesse.Le projet vise spécifiquement à augmenter l’offre de gomme arabique du Mali sur le marché international, et si possible avec une valeur ajoutée grâce au partenariat État Secteur Privé.
Le projet se veut structurant avec, à la fois :
– un impact économique qui confirmerait la possibilité de réduire la pauvreté par le commerce à travers l’augmentation de revenu des acteurs et l’amélioration de la balance commerciale grâce à l’augmentation des exportations.
– un impact environnemental et climatique: il s’agit de la séquestration du carbone par le gommier, la lutte contre l’avancée du désert et le changement climatique.
– un impact social, à savoir la réduction des flux migratoires vers l’Occident. En effet, les ressources additionnelles provenant de l’exploitation rationnelle des gommiers devraient dissuader des tentations de l’émigration.
Mamadou Hachim Koumaré de dire que s’il existe des défis communs à tous les PMA, il s’avère que les pays enclavés parmi eux comme le Mali font face à des défis spécifiques qui se posent avec plus d’acuité. Et pour preuve la plus proche côte maritime se trouve à environ 1000 km de Bamako, la capitale du Mali et le pays est entouré par sept autres. L’enclavement du Mali pose de réels défis au développement dans de multiples formes.
Toutes ces contraintes obèrent la compétitivité des produits maliens sur le marché international. L’expérience malienne qui n’est pas isolée en est l’illustration. Cette expérience montre que le Cadre intégré est un programme utile qui répond aux attentes des PMA. Il serait donc judicieux de procéder aux améliorations souhaitées en vue de rendre le programme plus efficace afin d’entamer une nouvelle phase utile qui permettrait de consolider les acquis des projets en cours. Il est souhaitable qu’au cours de sa deuxième phase, le Cadre intégré prenne en compte la dimension régionale des actions en partage d’intérêt par les groupes de pays. Cette 2e phase s’inscrira à juste titre dans le cadre de l’Agenda de développement post 2015 des Nations unies. Elle permettra aussi de murir la réflexion sur la durabilité des activités du programme initiées dans les pays bénéficiaires. A cet effet, le concours des donateurs reste une nécessité. J’en appelle donc à la générosité des partenaires pour plus d’efforts en vue de soutenir une seconde phase du Cadre intégré.
CM/CCOM/METD