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Autrement dit : Dialoguer ou ne pas dialoguer ?

Finalement, quelle attitude le gouvernement va-t-il adopter vis-à-vis des leaders terroristes, Iyad Ag Ghaly et Amadou Koufa ? La négociation ou la traque ? On se perd dans les déclarations et autres annonces au sommet de l’Etat et, comme d’habitude, du président de la République au ministre des Affaires étrangères, en passant par le président par intérim de la transition de Sanogo, Dioncounda Traoré, chacun essaie de faire croire que c’est lui qui gère et maîtrise le sujet.

Pour le Haut représentant spécial du président de la République (en mission pour IBK qui a tenu à le rappeler sur une chaîne internationale), Dioncounda Traoré, il faut négocier avec les deux hommes qui représentent le terrorisme dans notre pays et même dans le reste du Sahel. Il l’a révélé lors de sa première sortie publique il y a quelques semaines.

Très inspiré, ce jour, il est d’ailleurs allé plus loin dans les révélations en informant de la présence de mission dans le cadre de cette volonté de prendre langue avec les hommes qui peuvent être considérés comme « les plus recherchés au Mali », « les deux plus grands fouteurs de troubles ». Telle est donc la position de l’ancien président de l’Adema, aujourd’hui, reconverti dans la résolution de crise et la médiation inter-malienne : négocier.

À Koulouba, près d’IBK, au ministère des Affaires étrangères, c’est un tout autre son de cloche : on ne l’entend pas de cette oreille et on n’a plus la même perception de la crise malienne depuis que l’on voyage dans l’avion présidentiel et que l’on parle en le nom du Mali dans les grands fora internationaux.

Tiébilé Dramé, qui a été l’un des plus grands défenseurs de la négociation avec les terroristes, a tourné casaque, changé littéralement de position et adopté une attitude radicale et des plus extrémistes avec les deux leaders djihadistes de notre pays. Il ne veut plus négocier avec les terroristes.

Ainsi, pour plaire à IBK, dont il ignorait peut-être la versatilité, il a d’ailleurs poussé la maladresse jusqu’à le déclarer publiquement en se démarquant de la position de son ancien patron sous la transition. Les déclarations de Dioncounda n’engagent que celui-ci et non le gouvernement, dixit Tiébilé Dramé.

C’était mal connaître IBK et ignorer tout ce qui le lie (socialement et familialement) à son Haut représentant spécial dans le centre, que de croire qu’il allait le laisser traîner dans la boue par celui dont les critiques, insultes et autres retentissent encore dans ses oreilles.

Il a attendu la première occasion pour recadrer son ministre des Affaires étrangères (obligé d’avaler couleuvre sur couleuvre depuis qu’il a accepté l’Accord politique de gouvernance) et annoncer, officiellement, le dialogue entre le gouvernement et les terroristes. C’était à Addis-Abeba lors de la réunion de l’UA.

IBK a, au micro de confrères de chaînes étrangères, pris totalement le contre-pied de son MAE et, par la même occasion, remis ce dernier dans ses petits souliers et rappeler que le véritable patron de ces questions (la diplomatie et la sécurité, entre autres), c’est lui.

 Makan Koné

Source : Nouvelle Libération

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