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Au squat de Gentilly, “on cohabite avec des cadavres”

Depuis plus de huit mois, 85 sans-papiers Africains vivent dans un squat situé entre le cimetière de Gentilly et le boulevard périphérique. Malgré les demandes répétées au ministère du Logement, au ministère de l’Intérieur et à de nombreux élus pour avoir un logement décent et des papiers, ils restent à ce jour sans réponse.

immigrés

Plusieurs fois par semaine, il appelle sa mère au Mali pour lui donner des nouvelles. Jamais pourtant Traoré Falaye ne lui a dit qu’il vivait dans un squat coincé entre le cimetière de Gentilly (Val-de-Marne) et le périphérique. Aujourd’hui et depuis près de huit mois, ce Malien de 35 ans, comme 84 autres Africains âgés de 30 à 45 ans, vit dans ce hangar insalubre sans qu’aucune solution ne lui ait été proposée.

Un drapeau Français

Venus d’Afrique de l’Ouest, ces sans-papiers ont été là relogés là le 4 avril après avoir été expulsés d’un entrepôt qu’ils occupaient depuis plus d’un an à Gentilly. Entassés comme du bétail dans ces quelques 100m2, ces Maliens, Ivoiriens, Nigérians ont mis au sol des matelas ramassés dans la rue. Sur les murs en tôle, des dizaines de paires de chaussures, une guitare, des manteaux, et un drapeau français. “Nous sommes des victimes de la guerre en Lybie. La France fait partie des pays qui ont fait des dégâts là-bas, elle doit maintenant prendre ses responsabilités. Nous n’avons pas eu d’autres choix que de partir, sinon, c’était sans doute mourir”, raconte Traoré.

L’abri de fortune – situé sur la commune de Paris mais appartenant à Gentilly – qui leur sert de toit avait été proposé dans l’urgence par la mairie communiste de Gentilly en attendant une qu’une solution pérenne ne soit trouvée. Patricia Tordjman, maire de la ville du Val-de-Marne et le comité de soutien qui réunit une dizaine d’associations et partis politiques, dont la Ligue des droits de l’Homme du 94, le Front de gauche ou le Réseau Education sans Frontières (RESF), ont déjà fait plusieurs demandes auprès de la préfecture. “Nous avons été reçus par le cabinet de Cécile Duflot, ministre du Logement, nous avons écrit à Manuel Valls, ministre de l’Intérieur. À ce jour, aucune réponse”, déplore Traoré.

La menace du froid

Après plus de sept mois sans alerter les médias de leur situation, les sans-papiers ont menacé jeudi dernier d’occuper la mairie de Gentilly. “Du coup, notre affaire a éclaté au grand jour, ça va peut-être faire bouger les choses” espère Traoré. En plus de l’insalubrité, c’est maintenant le grand froid qui menace ces hommes. Si des associations comme Emmaüs Solidarité ou la Mie de Pain les aident pour la nourriture ou les vêtements, elles ne pourront de toute évidence pas les aider davantage.

“Ici, on cohabite avec des cadavres. Ça ne peut pas durer, alors nous allons multiplier les actions pour demander des papiers, et un logement décent” ajoute Traoré. Le 27 novembre prochain, les 85 sans-papiers et leur comité de soutien se rendront à la préfecture d’Ile-de-France pour exiger une solution. Si rien n’a bougé d’ici-là.

 

Source: metronews.fr

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