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Au Mali, l’armée et ses milices accusées de violences sexuelles et de pillages dans le centre du pays

Près de la ville de Djenné, militaires, supplétifs russes et chasseurs traditionnels dozos auraient « demandé à des femmes de se déshabiller et fait des attouchements ».

 

Les informations sont encore parcellaires et les voix qui s’expriment requièrent l’anonymat par crainte de représailles. Dimanche 4 septembre, selon plusieurs sources, l’armée malienne, avec ses supplétifs russes et locaux, les chasseurs traditionnels dozos, issus de la communauté dogon, se sont rendus coupables d’agressions sexuelles et de pillages sur des populations civiles dans le village Nia Ouro, proche de la ville de Djenné, dans le centre du pays.

L’ampleur et la gravité de ces violences restent encore à préciser, mais elles semblent avoir été préparées et s’inscrire dans le cadre d’un effort de reconquête militaire, entaché de multiples exactions dont les populations peules sont les premières victimes.

D’après un observateur attentif de la région, l’opération a été décidée la veille de l’attaque, lors d’une réunion de dozos dans la localité voisine de Somadougou. « Ils étaient déjà venus deux semaines plus tôt à la recherche d’armes et de combattants. Ils pensent que Nia Ouro est un nid de djihadistes », précise-t-il.

Mais lorsque, dimanche, vers 6 heures du matin, le trio Forces armées maliennes (FAMa), paramilitaires du groupe Wagner et chasseurs traditionnels pénètre les lieux, les hommes se sont déjà enfuis en brousse. Ne restent que les personnes âgées, les enfants et les femmes à interroger. Les entrées et sorties du village sont bouclées. Les dozos prennent position dans le centre de santé, quand les soldats et ceux que Bamako présente comme des « instructeurs » russes s’installent dans l’école.

Des accusations d’exactions rejetées en bloc

« Je ne sais pas s’il y a eu des morts, mais je sais qu’ils ont détruit des boutiques, volé des biens de valeur comme les bijoux et du bétail. Les Russes sont également entrés dans les maisons et ont demandé à des femmes de se déshabiller. Ils les ont photographiées nues, fait des attouchements », poursuit la source citée plus haut. Des témoignages obtenus par RFI font état de viols. Alors que la population s’est depuis réfugiée pour une bonne part dans les villages voisins et dans la localité de Sofara, les chasseurs dozos auraient menacé mardi de brûler Nia Ouro.

Des accusations de violences sexuelles ont déjà été portées contre les paramilitaires du groupe Wagner en 2021 en Centrafrique par les experts des Nations unies. Des organisations de défense des droits humains ont fait état de viols à Moura, un autre village du centre du Mali devenu tristement célèbre pour avoir été le théâtre d’un massacre d’au moins 300 personnes fin mars………..lemonde.fr

 

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