Des problèmes de représentativité des groupes armés rebelles et de mouvements armés dits patriotiques déstabilisent le Comité de suivi des accords de paix en gestation, à tel point qu’il y a péril en la demeure. Les différents représentants de la CPA, de ganda Izo et de la Plateforme, dont la CMFPR3, l’ont faits savoir la semaine dernière.
Le danger est tellement grand qu’ils se sont mis en concertation, de six à sept mouvements, pour formaliser leur rassemblement. C’est donc en prélude qu’ils ont organisé une conférence, pour alerter l’opinion nationale et internationale à la Maison de la presse, le mercredi 12 août dernier. Ils ont parlé des dérives actuelles occasionnées contre le processus de paix, par des représentants de la Coordination des mouvements de l’Azawad. Ces saboteurs s’évertuent à exclure des groupes rebelles signataires et des mouvements patriotiques dits de résistance. Quelles en sont les raisons ?
La composition du Comité de Suivi de l’Accord d’Alger pose d’énormes problèmes, on le sait depuis un moment. L’on pensait que cela était inhérent à de simples réglages de démarrage.
Mais que non : Il apparait que ces difficultés sont dues à des velléités d’exclusion de parties prenantes par les durs de la CMA, dans la mise en œuvre de cet accord vital pour la paix et la stabilité du Mali. C’est pourquoi les groupes armés des deux bords « que l’on veut exclure à tout prix », ont décidé de s’unir en une Coordination des Mouvements prônant l’inclusivité et de signataires de l’accord du 15 mai 2015 à Bamako.
Cette révélation a été faite par Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune, secrétaire général de la CPA, mouvement armé de la rébellion signataire de L’accord du 15 mai, en solidarité avec une demi douzaine de groupes armés du nord dont le CMPFR3, Ganda Izo, Lassa Izo, a surpris plus d’un. Car la volonté exclusionniste est en porte faux avec la résolution des nations Unies spécifiant solennellement le caractère inclusif incontournable des accords de paix et du Comité de suivi chargé de leur mise en œuvre.
Parlant spécifiquement de la CPA, c’est le seul mouvement armé rebelle qui a prôné le caractère laïque républicain et unitaire du Mali dans les négociations. Comme les autres, il se trouve pourtant victime d’ostracisme. « Nous sommes-là parce que nous avons notre place, comme prévu dans l’accord signé solennellement avec les autorités maliennes sous l’égide des médiations algérienne et internationale.
Nous disons non à l’exclusion. Nous sommes acteurs, nous sommes protagonistes et personne n’a le droit ni le pouvoir de nous marginaliser» ! S’indignent et dénoncent les leaders des mouvements armés que l’on veut marginaliser à dessein, pour des raisons obscures, très loin des intérêts du Mali et de la paix. C’est la conviction exprimée outre la CPA, par le Mouvement Populaire pour le Salut de l’Azawad de Jimmy le Rebelle ; la Coordination des Mouvements et Forces Patriotiques de Résistance (CMFPR3) ; Lassa Izo et Ganda Izo.
Pour eux, il est certain que certains mouvements qui veulent exclure les autres sont dans l’agenda de certains pays étrangers pas forcement amis du nôtre, d’où les tiraillements actuels et les manœuvres pour prendre en otage la CSA et le processus de mise en œuvre de l’Accord inclusif inter malien de paix et de réconciliation nationale.
Alors que les choses piétinent du côté du Comité de suivi, les populations refugiés vivent dans la misère et la crainte, alors que pour celles qui sont restées, au nord jusqu’au centre du pays, la sécurité et la tranquillité ne sont pas assurées. Il fallait sonner le tocsin, pour réveiller les autorités gouvernementales de leur passivité face à l’urgence, de même la Médiation internationale qui a trop laissé faire, au nom d’une bienveillante neutralité que l’on n’est pas loin de qualifier d’intéressée du côté des dénonciateurs. Mais il faut croire qu’avec l’avènement de COMPIS 15 qui va tout bousculer pour que le Comité de suivi suive les règles, les choses rentreront rapidement dans l’ordre. Du moins on l’espère.
Oumar Coulibaly
Source: Notre Printemps