Les nébuleuses affaires relatives à l’attribution de la 3ème licence de la téléphonie mobile au Mali et du marché de gré à gré concernant les 200 véhicules de l’armée nationale intéressent désormais le bureau du Vérificateur général. La révélation a été faite par M. Ousmane Touré patron de la structure.
Hamadou Ousmane Touré, Vérificateur Général
C’était lors de l’atelier d’échanges du Bureau du Vérificateur général avec la société civile tenue le 16 avril 2013 à l’Hôtel Laïco El Farouk.
A l’ouverture de cet atelier, le Vérificateur Général, Amadou Ousmane Touré, a déclaré que la tenue de la rencontre marque la volonté commune (du BVG et du Conseil national de la société civile) de promouvoir la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption. Cette initiative, a-t-il indiqué, symbolise pour le Bureau une dynamique heureuse et prometteuse qu’il convient de matérialiser dans la durée, tant la corruption et la délinquance financière restent une entrave sérieuse à toute tentative de décollage économique. « Or, les crises se sanctuarisent dans un Etat corrompu et en proie à la mauvaise gestion », a souligné Amadou Ousmane Touré.
En effet, l’attribution de la 3ème licence de téléphonie mobile (de plusieurs milliards de nos francs) avait, un moment, défrayé la chronique par rapport à de présumées malversations qui ont entouré l’opération. Idem pour l’affaire de l’achat de plusieurs véhicules à l’armée. Interpellé par des citoyens sur ces affaires, le Bureau du Vérificateur général, à travers son patron, le Végal Amadou Ousmane Touré, a indiqué que son institution ne peut intervenir légalement que lorsque des actes sont posés, par exemple la conclusion d’un marché. « Il en est ainsi pour la 3ème licence de téléphonie mobile au sujet de laquelle le Bureau procédera très prochainement à une vérification et le rapport sera rendu public. Le Chef du Gouvernement en a été informé ».
Le Bureau du Vérificateur Général, a insisté M. Touré entend jouer toute sa partition dans cet exercice. C’est pourquoi, dit-il suivre avec beaucoup d’attention les préoccupations sociales du moment, notamment les questions d’actualité relative à des cas de mauvaise gestion présumés. Ainsi, le Végal Amadou Ousmane Touré a mis un accent particulier sur le dossier de l’achat de véhicules pour l’armée et celui de l’attribution du marché de la 3ème licence de téléphonie mobile. Deux cas de gestion sur lesquels le Bureau du Vérificateur général est, à la limite, harcelé par certains citoyens.
Et le Vérificateur Général de rassurer sur son engagement à donner un coup de fouet à la lutte contre la corruption. « Loin du jeu politique et des autres échanges verbaux ou écrits qui alimentent les médias, le Bureau a choisi de travailler dans l’humilité et le professionnalisme. Le souci d’une situation sociale apaisée dans notre pays commande notre discrétion sur certains sujets, mais il n’a entamé en rien l’élan et la rigueur dans la conduite de nos vérifications, a-t-il souligné.
Pour M. Touré, au fil des ans et à travers les nombreux rapports de vérification, le BVG a tenté une esquisse de cartographie de la fraude et de la mauvaise gestion et émis des avis pertinents et des critiques constructives sur les tendances fortes, pour aider les pouvoirs publics à renforcer leur dispositif global de gestion des risques afin de s’assurer d’un contrôle interne plus performant. Il a expliqué que le Vérificateur général n’a pas manqué à chaque occasion de requérir de l’Etat le maintien du rythme de la dissuasion par le renforcement des mesures de bonne gouvernance, notamment la sanction des fautifs. « Conscient de son rôle et des attentes des citoyens, il n’a cessé de rappeler les avantages du respect des lois et règlements qui gouvernent l’action publique et qui s’imposent à tous, surtout à l’adresse des décideurs publics et responsables politiques qui détiennent les leviers du pouvoir, qui font et défont la chose publique », a-t-il poursuivi. Et Amadou Ousmane Touré de déplorer que, malgré tout, les actions entreprises jusque là restent timides face à la gravité de la situation annuellement constatée.
Auparavant, le président du Conseil national de la société civile, Bréhima Allaye Touré, a déclaré qu’il appartient aux organisations de la société civile de donner un coup d’accélérateur à la sensibilisation des citoyens à mieux gérer les ressources publiques. « Le choix de la bonne gouvernance oblige à responsabiliser davantage la société civile ». C’est pourquoi, l’institution du Bureau du Vérificateur général a été vivement saluée par les organisations de la société civile du Mali.
Adama DAO