Une stratégie aurait été mise sur pied par le clan de Nicolas Sarkozy pour blanchir Abdallah Senoussi, le beau-frère de Kadhafi condamné à perpétuité pour l’attentat contre le DC-10 d’UTA en 1989.
Des documents récemment découverts par Mediapart et datant de 2005, un mois et demi après la première visite de Nicolas Sarkozy à Tripoli indiquent que son propre avocat, Me Thierry Herzog, s’est rendu dans la capitale libyenne pour y offrir « l’annulation » pure et simple de la procédure visant Abdallah Senoussi, condamné en France à perpétuité pour l’organisation de l’attentat contre le DC-10 d’UTA en 1989. L’on se souvient que cet attentat avait fait 170 morts, dont 54 Français.
Lors de sa garde à vue en Mars dernier dans l’affaire des financements libyens, Nicolas Sarkozy avait nié tout contact avec ce dignitaire, précisant avoir été « mis en garde » par les services du ministère de l’intérieur « contre une rencontre avec Senoussi recherché par la justice internationale ».
L’ancien président français prétendait que « Senoussi avait essayé de contacter un avocat qui lui est proche, en l’occurrence Thierry Herzog ». Mais que ce dernier lui avait assuré qu’« il était hors de question qu’il ne soit jamais l’avocat de Senoussi ». Mais nos confrères de Mediapart attestent via les documents datant de 2005 que Thierry Herzog l’avocat de Sarkozy s’est rendu à Tripoli et il a été en contact avec Senoussi.
Mediapart a pu vérifier de manière indépendante l’authenticité des documents, puis a retrouvé l’une des rédactrices, Me Azza Al-Maghur, avocate libyenne partie prenante à la rencontre, qui a confirmé l’ensemble des éléments.
Afrikmag