Le samedi 23 mars 2019, le village peul d’Ogossagou, dans le cercle de Bankass, région de Mopti, à la frontière du Mali avec le Burkina Faso, a vécu une attaque meurtrière et sans précédent dans l’Histoire du Mali indépendant. Le bilan de cette attaque inouïe est de 160 morts, plus d’une cinquantaine de blessés graves dont 17 enfants, 23 hommes et 20 femmes.
Selon le gouverneur de Mopti un des assaillants aussi a été blessé à la cuisse, il est âgé de 32 ans et a été arrêté et mis à la disposition de la gendarmerie et de la justice pour des besoins d’enquêtes.
En guise de solidarité aux populations victimes, le président Ibrahim Boubacar Kéita, a effectué un déplacement, le lundi 25 mars 2019, dans le village d’Ogossagou. Devoir de présenter ses condoléances et celles du peuple malien et se recueillir sur les tombes (trois fosses communes) des victimes de cette barbarie dont les auteurs même sont toujours en train de courir.
A cette occasion, la délégation présidentielle était composée, entre autres, des ministres de la Solidarité, de la Réconciliation nationale, de la Sécurité, de l’Administration territoriale, du chef d’état-major particulier, du nouveau chef d’état-major général des Armées et du secrétaire général adjoint de la présidence.
A son arrivée dans le village, le président IBK a été accueilli par les notables et populations rescapés de la tragédie.
D’après nos confrères de l’ORTM et de l’Amap, après son recueillement sur les trois fosses communes, le président IBK a successivement visité la maison incendiée de l’imam et grand marabout du village, la maison incendiée du défunt chef du village et d’autres sites sinistrés. Profondément attristé, du moins apparemment, par ce drame, perpétré après ceux de Koulogon le 1er janvier dernier, et de Dioura le 17 mars dernier, le chef de l’Etat s’est entretenu avec les populations rescapées du village sous un arbre.
Sur place, il les a rassurés et donné des instructions fermes au commandement militaire pour veiller sur les familles endeuillées et les restes du village ruiné, calciné, anéanti complètement et permettre aux rescapés de pouvoir reprendre leurs activités quotidiennes. Il y va des principes démocratiques, le président de la République a fermement condamné ce crime abject et gratuit dont les auteurs n’ont pour seul objectif que de semer la terreur et de compromettre les efforts du gouvernement et de la communauté internationale pour la pour le retour définitif de la paix et contre le terrorisme.
Après le don symbolique de quelques tonnes de céréales et 11 millions de F CFA dont un million par tout le gouvernement du Mali et dix millions par IBK lui-même, offerts au nom de l’Etat malien aux populations sinistrées, le Grand IBK s’est contenté de promettre que « l’Etat apportera des appuis nécessaires et se chargera de la reconstruction du village » et d’assurer ses hôtes que les enquêtes seront menées pour « situer les responsabilités et sanctionner les coupables de cette ignominie avec la dernière rigueur ». Ensuite, il a souhaité prompt rétablissement aux blessés et présenté ses condoléances personnelles au village.
Sur place, il y avait une légère équipe médicale de l’Etat s’afférant autour de quelques blessés légers non évacués à Mopti centre.
Toutefois, pour plus de précautions du médecin après la mort, le président IBK, dans ses prérogatives de chef suprême des Armées maliennes, a, selon nos sources, instruit, « publiquement et fermement », à son nouveau chef d’état-major général des Armées, le général Abdoulaye Coulibaly, qu’aucun cas de ce genre ne se répète plus jamais sur le terrain et sur l’ensemble du territoire malien.
« Si un cas similaire se produisait encore je mettrais immédiatement fin à tes fonctions », a-t-il précisé. Sur le même ton de fermeté apparente, IBK a réaffirmé sa volonté de poursuivre avec la communauté internationale et dans le cadre du G5-Sahel, sa lutte contre le terrorisme au Mali et dans l’espace sahélien.
Lors de son escale à Mopti ville, sur le chemin de retour, le chef de l’Etat a rendu visite aux blessés graves évacués à l’hôpital Sominé Dolo de Sévaré. Occasion pour lui de s’informer de leurs conditions de traitement et leur souhaiter prompte guérison.
Enfin, rappelons que le dimanche 24 mars, suite à cette attaque d’Ogossagou, le gouvernement a tenu une session extraordinaire du conseil des ministres. Sous l’égide du président IBK, ce conseil des ministres a nommé des nouveaux chefs militaires et a procédé à la dissolution de la milice Dan Nan Ambassagou, soupçonnée d’être l’auteur de ces massacres d’Ogossagou.
Amadou N’Djim
LE POINT DU MALI