Certainement, un agenda est caché entre les affairistes qui vendent les âmes de leurs concitoyens et les diables qui les achètent. Dans ce marchandage de figure impitoyable, le sentiment n’existe pas et l’essentiel est que le commerce fleurisse, le reste importe peu.
Avec le temps, plusieurs experts commencent à se prononcer sur l’attaque génocidaire du village d’Ogossagou dans le cercle de Bankass selon des indices et des caractéristiques. Dans le village, presque chaque survivant a perdu un proche lors du massacre. Les maisons sont détruites, le bétail décimé, les puits obstrués. Les rescapés ont besoin de tout.
Dans cette digression intellectuelle, un flot d’hypothèses se dégage. Les plus probables sont incroyables humainement parlant et relèvent bien des vérités cachées ou apparentes dont les amertumes sont cauchemardesques. Il y a bien là des agendas cachés dont l’utilité ne doit pas se justifier par des massacres surtout celui de populations civiles. En géopolitique la nature et l’état des relations entre les pays sont fonction de la détermination de celui qui a le monopole de la situation. Ses intérêts sont à sauvegarder à tout prix.
Dans le cas du Centre du pays, pour reprendre l’expression utiliser par un confrère selon lequel, il faut « nettoyer le centre du Mali de ses habitants pour prendre leur place ». Les tueries au centre du pays ne peuvent en aucune manière être justifiées car entre les branches et les racines d’un arbre, il y a le tronc qui les lie. Les Dogons et les Peuls ne sont qu’un seul et unique arbre.
Aucun préjugé ne peut les conduire à la haine et à l’affrontement. Des personnes d’origines inconnues pour des raisons inconnues du commun des mortels ne peuvent qu’être à la base de ces tueries à grande échelle et l’amalgame créé autour de la situation a fini par remonter les uns contre les autres.
D’abord, les hommes des agendas cachés ne ratent jamais leurs calculs sadiques même si le déluge est l’alternative. La guerre de Biafra et son concert d’horreur d’enfants mourant de faim, le génocide rwandais, la RDC, RCA… ce n’est pas les exemples qui manquent mais dans le cas du Centre du pays, peut-on se demander quelle est la cause réelle ? Ce qui est sûr et visible, les commerçants des âmes et leurs clients font bon marché avec les populations du Centre (tuer est devenu un jeu d’enfants et d’oiseau).
Pour avoir ce qu’ils cherchent, leur activité de jeu psychologique et émotionnelle va bon train. Pour résumons leur marchandage dans une phrase : « Il faut jouer sur l’émotion pour faire la diversion car nos promesses sont vérités et le Nord a beaucoup attiré l’attention des populations alors que nous nous n’avons pas encore concrétisé ce que nous avons voulu faire depuis cinq (5) ans ».
Pour mieux passer à l’acte et dans la plus grande déconcentration, il faut nécessairement créer une autre zone de tension plus macabre et horrible. Le territoire est vaste et les prétextes ne manquent pas pour y arriver. Pour preuve, selon un analyste militaire étranger, ce conflit intercommunautaire est « le brasier de la Françafrique alimenté par Barkhane, et enfin le brasier de la mal gouvernance alimenté par la sous-région elle-même, soit au total 3 brasiers et 1 feu pour le seul Mali, nous voici avec un feu intercommunautaire qui va sauf erreur de ma part, devenir un brasier. Et cela parce que nous sommes dans un effet domino généré par les vides structuraux d’un Accord de paix inique et mensonger. Cinq incendies annoncés depuis 5 ans et ce n’est pas fini, car le 6e va s’allumer dans les semaines à venir. En attendant nous avons des centaines de morts ce jour dans des rixes multiples, et une désolation sans nom avec les conséquences qui vont avec. Que les victimes reposent en paix, elles ont quitté l’effroyable. Mes pensées vont aux familles, aux blessés, aux déplacés, au Mali qui s’enfonce dans la mort. Les flammes ayant amené celle-ci étant selon moi parfaitement connues, il n’y a que l’histoire qui désormais, jugera cela ».
Sans chercher loin, ce conflit est expressément créé pour une cause non connue pour le moment et si cela ne suffit, tout le pays risque s’enflammer. Le colonialiste ne cessera de heurter le Mali jusqu’à obtenir ce qu’il cherche.
Imitons le Nord pour séparer le Centre du reste du pays
Ensuite, l’absurde est africain. Le Nord est un déjà problème presqu’insolvable à cause des multiples enjeux des uns et des autres. Malheureusement le gouvernement dans sa quête désespérer de solutions a pris la mauvaise mesure : dissoudre une association qui n’existe pas juridiquement (Dan Na Ambassagou).
En d’autres termes, l’Etat a connu la même lorsque le MNLA a été créé. Au départ, c’était un mouvement politique avec des idéaux et des ambitions politiques. Mais quand l’Etat a rejeté sa forme initiale, le mouvement a changé d’objectif et a opté pour la lutte armée. Résultats pour la suite ne peut pas démontrer dans une opération arithmétique car il a engendré l’incroyable situation que nous vivons et dont nous ne disposons pas de solutions immédiates.
Au regard des déclarations de certains de ces leaders, la cessation risque d’être imminente car l’armée ne peut pas aller tirer sur les rescapés des massacres des pseudos terroristes dont elle-même à céder les lieux à cause de leur dangerosité. Une fois Dan Na Ambassagou proclame leur autonomie ou une idée de ce genre les peuls ne pourront plus respirer de l’air et la guerre civile est ouverte entre les deux ethnies. Non seulement l’Etat ne peut pas prendre parti mais quel que soit l’action qu’il entreprendra, elle sera mal interpréter et sera l’objet d’une autre révolte et affrontement.
Le problème actuel a besoin d’une résolution intelligente sans partie pris ni affection apparente. La responsabilité de l’Etat doit être de résoudre ce problème avant qu’il s’étend à des nouvelles zones. « Les flammes du braisier peuvent être emportées par le vent » et les déplacés sont des ethnies qui s’affrontent au centre du pays.
Le Nord est oublié et laisser a elle-même. Les surenchères peuvent commencer en attendant que le reste des populations du Mali et le gouvernement ne finissent de s’atteler à la résolution du problème ou à calmer la situation au Centre. Car objectivement, faire oublier le nord fait partie des raisons du conflit au centre du pays.
Le plus dure et regrettables est qu’entre les forces qui se disent lutter contre le terrorisme et les pseudos terroristes, il y a bel et bien un pacte. Les seconds créent des situations problématiques et les seconds viennent résoudre le problème et pour rester longtemps et piller la zone, il faut continuer roder dans la même zone.
Exemple depuis l’intervention de la France, il n’y a jamais eu des preuves des morts terroristes. Leur dernière intervention hautement médiatisée et celle dont la mort de Kouffa a été confirmée par leurs renseignements. Quelques mois plus tard, Kouffa fait une mise en scène théâtrale qui atteste qu’il est bien en vie. Pour lever toute équivoque, il fait une attaque sanglante contre le camp militaire de Dioura.
La prudence doit être de mise pour l’Etat qui désormais doit obligatoirement choisir entre résoudre le problème sans casser des œufs ou casser des œufs pour résoudre le problème sans dégâts et à la satisfaction des deux ethnies et des autres maliens qui regardent d’un œil belliqueux. Pour l’instant, les associations des Peuls, Tabital Pulaku, dénoncent les « atrocités qui sévissent au centre du pays« .
Selon elle, « les autorités doivent prendre rapidement leurs responsabilités« . Au même moment, Toloba, le chef dozo de Dan Na Ambassagou répond violemment à IBK et à Boubèye. Rien ne garantit la certitude d’une éventuelle cessation du Centre du pays et l’Etat ne peut jamais l’empêcher.
L’Etat est entre le marteau des Peuls et Dogons et l’enclume du peuple malien et de la communauté internationale. Aucune erreur n’est tolérable.
Boncane Maiga.
LE POINT DU MALI