La France est montée au créneau face aux attaques des groupes terroristes, en renforçant temporairement son dispositif dans le Nord du Mali. Accusant la Minusma d’être responsable de la fragilité de la région, Paris pense que les forces bleues tardent à s’y déployer.
La situation dans le Nord-Mali préoccupe la France avec le retour des groupes armés. Pour y faire face, l’armée française a décidé de renforcer temporairement son dispositif dans la région parce que la force de l’ONU, la Minusma, tarde à s’y déployer, a déclaré ce lundi sur RFI le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian.
Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian estime que la Minusma n’a pas fait ce qu’il fallait pour empêcher le retour des groupes armés. « Le Nord du Mali est fragilisé parce que la Minusma n’a pas été au rendez-vous au moment où il le fallait. C’est pourquoi les forces françaises vont prendre le relais, à Tessalit en particulier, de façon intérimaire », a annoncé Jean-Yves Le Drian. « La Minusma, déployée d’un aussi faible la boucle du Niger qui relie Tombouctou et Gao, manque beaucoup de moyens logistiques au début de son installation », a-t-il noté, sans plus de précisions. « Elle doit poursuivre son déploiement, elle le fera. Cela va se matérialiser très rapidement », a-t-il assuré, évoquant notamment l’arrivée attendue de Casques bleus suédois et néerlandais.
Toutefois, le ministre français a réfuté toute comparaison avec la situation au début de l’opération française Serval en janvier 2013 où « le Mali dans son ensemble était alors menacé dans son intégrité. Il faut que pendant la mise en des œuvres de ces accords, la force française soit davantage déployée au nord pour assurer la sécurisation des décisions ».
La semaine dernière, la France a annoncé qu’elle va renforcer ses moyens militaires, en partie redéployés ces derniers mois vers d’autres régions du Sahel, en raison d’une recrudescence d’actes terroristes qui ont visé notamment les contingents tchadien et nigérien de la Minusma.
« Il s’agit d’actes résiduels, mais on sent une volonté des groupes armés terroristes de reprendre un peu des positions. C’est dû en grande partie au fait que l’acheminement d’armes par la voie du sud de la Libye est devenu de plus en plus conséquent », a souligné le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian a également souligné la nécessité de mettre en œuvre désormais « les accords d’Alger », négociés entre Bamako et six groupes rebelles armés du Nord du Mali où le gouvernement malien peine à rétablir son autorité.
« Il y a un document qui existe, il faut sans doute qu’il soit encore amendé par les différentes parties, mais il faut ensuite arriver à sa mise en œuvre », a-t-il affirmé.
Bréhima Sogoba