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Assises nationales de la transition : Le Premier ministre rattrapé par ses propres démons…

Il a certes réussi à obtenir le quitus du CNT pour la mise en route de son PAG la semaine dernière, mais c’était sans essuyer les pires cauchemars de ses débuts à la Primature, au point de se faire rattraper par ses propres démons. En promettant de convoquer prochainement les assises nationales de la transition, Choguel K. Maïga ne s’attendait pas à cette réplique cinglantede l’ex-député du RPM, Mamadou Diarrassouba, qui lui a sèchement rappelé l’une de ses récentes frasques politiques sur la scène publique. Une réelle morale politique à lui administréeet qui lui fera savoir certainement qu’en politique, il n’est pas bien d’insulter l’avenir…

 

 

Le Premier ministre de la transition, Choguel K. Maïga, savait bien par avance qu’il devra avaler beaucoup de couleuvres pour faire passer, devant les membres du CNT, le PAG dont il a la charge de la mise en route durant le restant de la transition.

Eh bien ! Au propre comme au figuré, il  en a pris pour son grade : sur sa décision d’organiser prochainement les assises nationales de la transition, qu’il veut totalement inclusives, Choguel K. Maïga s’est fait proprement rappelé à l’ordre par l’ex-député RPM, Mamadou Diarrassouba. Ce dernier, sans verser dans l’invective politique, comme son vis-à-vis savait bien le faire en son temps,  était justement là, à juste raison, pour lui dire qu’il doit s’attendre à ce que les assises nationales, dont il a aujourd’hui en charge, connaissent les pires chicaneries politiques.

En fait, il n’y a pas encore longtemps, pendant que le régime d’IBK appelait les Maliens pour le caractère d’inclusivité du dialogue national, pourtant coaché par des personnalités maliennes au-dessus de tout soupçon, Choguel K. Maïga, alors opposant invétéré, n’a voulu rien entendre. Sauf le langage du boycott absolu qu’il a fait gazouiller partout où il s’est présenté, au point d’appeler à son rejet pur et simple.

En ce temps de guerre politique larvée, l’actuel Premier ministre de la transition, Choguel K. Maïga, était loin d’imaginer qu’il serait brutalement propulsé face à lui-même, où il devra justement se faire administrer une lourde leçon de morale politique.

On l’a vu, sur tous les toits de la contestation politique, Choguel K. Maïga a donné tout ce qu’il a d’acrimonieux et de vindicatifs pour montrer, voire démontrer, à coup d’invectives, que le dialogue national dont il était question n’allait déboucher à rien. Insensible à toutes les sollicitations émanant de milieux divers, en guise de participation à ces assises, ne serait-ce que pour que le confort national, Choguel est resté de marbre.

La suite on la connaît : le dialogue national s’est tenu sans le groupe des Choguel K. Maïga. Même s’il a fini par reconnaître la pertinence de ses résolutions, après la tenue des assises, le groupe des frondeurs est resté droit dans ses bottes.

Aujourd’hui, en tant que Premier ministre de la transition, le voilà qui réclame, à cor et à cri, la tenue des assises nationales de la transition. S’il ne les réussit pas, ce sera un sérieux revers politique pour lui, étant donné qu’il s’y est engagé.

C’est justement là que le Premier ministre Choguel K. Maïga va apprendre à ses dépens que l’action politique ne se résume pas à de vaines et improductives invectives politiciennes, consistant à dépeindre le tableau en noir chez l’adversaire politique, ainsi soupçonné de tous les coups-bas.

Voilà ce qui lui a été fort justement rappelé par l’ex-député élu à Dioïla qui lui a dit publiquement qu’il aura du mal à créer l’inclusivité politique autour des assises nationales qu’il veut organiser. Il l’a dit au Premier ministre de la transition sans se déranger, d’autant qu’il sait bien que Choguel K. Maïga, lui seul, ne pourra rien actionner ces assises qui sonnent déjà comme mort-nées au sein d’une grande partie de l’opinion.
Une fois qu’elles seront boycottées par une partie de la classe politique et des acteurs de la société civile, les assises nationales de la transition, telles qu’elles sont programmées par le Premier ministre, seront un échec politique cuisant.

Mamadou Diarrassouba, aujourd’hui membre du CNT, a rappelé cela au Premier ministre de la transition.C’est bien pour une question de réalisme politique qui lui a manqué en son temps. Pour cela, il vient d’être alors rattrapé par ses propres démons qui lui jaillissent à la figure, comme pour lui dire que l’action politique, pour un politique de renom, au-delà de l’écran de fumée politique, n’est pas de la fuite en avant.

L’ironie politique de cette affaire tient au fait que si Choguel K. Maïga tient à organiser de nouvelles assises nationales parce qu’il ne veut pas souscrire aux résolutions du dialogue national qu’il a boycotté en son temps, lui et ses compagnons politiques, alors là il risque gros. En ce sens qu’il est encore loin, et même très loin, de gagner le pari de ces nouvelles assises nationales dont il n’a aucune certitude politique qu’elles seront concrétisées sans la participation effective de tous les acteurs politiques concernés.

D’ailleurs, ce risque qu’il encourt avec les difficultés d’organisation qui frappent les assises nationales de Choguel K. Maïga, l’ex-député RPM le lui arappelé, sans fard et sans cire, en lui faisant bien, par ricochet, régenté, en bonne et due forme, une implacable leçon de morale politique, dont le sens réel et actuel n’échappera pas de sitôt à un Choguel K. Maïga, décidément pris à son propre jeu politique, fait d’invectives et de coups-bas.

Le philosophe l’a dit, des siècles avant notre temps moderne: en politique comme dans toute autre matière de la vie, il faut éviter d’insulter l’avenir. Et cela, pour ne pas être proprement battu.

Oumar KONATE

Source : La Preuve

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