Le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga a rencontré, vendredi dernier, les responsables des universités, grandes écoles et instituts de formation pour leur expliquer les raisons qui motivent la tenue des Assises nationales de la refondation (ANR) et requérir leur participation à ce rendez-vous prévu entre fin septembre et début octobre. C’était en présence du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Pr Amadou Keïta.
Le chef du gouvernement a rappelé que le système de gouvernance de notre pays est en panne. Pour lui, les conclusions qui sortiront des ANR permettront de minimiser les risques de contestation des élections pour asseoir la légitimité des autorités qui seront issues des prochaines joutes électorales.
«Les conclusions des ANR s’imposeront aux autorités de la Transition, exigeront de ceux qui seront élus de rendre compte au peuple et permettront de donner au peuple la possibilité de dessaisir des autorités de leurs pouvoirs lorsqu’elles défaillent», a expliqué Dr Choguel Kokalla Maïga.
Il a également rassuré que les recommandations du Dialogue national inclusif (DNI) et d’autres foras tenus dans notre pays serviront de matière première aux ANR. Il en a appelé à la participation massive du monde universitaire.
«L’universitaire est obligatoirement un diplômé, pas forcément un intellectuel. Mais que l’intellectuel est un penseur qui intervient dans les débats politiques. Le monde universitaire qui abrite le plus nombre d’intellectuels est une composante de la société civile qui mérite toute sa place dans l’édification du Mali nouveau», a soutenu le chef du gouvernement. Pour Dr Choguel Kokalla Maïga, la contribution du monde universitaire est attendue dans la construction du Mali nouveau.
«Ce monde doit éclairer la lanterne des Maliens et du monde entier sur l’école lors des ANR», a-t-il exhorté, avant d’inviter les universitaires à participer aux ANR avec un esprit critique, dialectique, positif et nationaliste. Pour le Premier ministre, la Transition doit être mise à profit pour créer la dynamique de l’entente entre nos compatriotes. Sa réussite, a-t-il dit, dépendra de tous les fils du pays.
Dr Choguel Kokalla Maïga a annoncé que les autorités de la Transition ont décidé de doter notre pays d’une grande bibliothèque universitaire. La pose de la première de cet édifice universitaire est prévue pour le 17 septembre prochain. Selon le Premier ministre, le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, a aussi décidé de créer des infrastructures universitaires dans les différentes régions administratives d’ici la fin de la Transition.
Le Mali, constate le porte-parole des universitaires, Pr Ouaténi Diallo, recteur de l’Université des sciences, des techniques et des technologies de Bamako (USTTB), est suffisamment ébranlé. «Nous sommes des juristes, des sociologues, des géographes, des mathématiciens, des historiens et des économistes.
Nous sommes aussi un monde des débats, de dialectique, des contradictions. C’est à ce titre que nous répondrons à l’appel du chef du gouvernement pour participer aux ANR, afin d’apporter notre pierre à l’édifice national», a-t-il déclaré, ajoutant que les solutions à nos problèmes sont entre nos mains.
Sidi Y. WAGUÉ
Source : L’ESSOR