Plusieurs mesures ont été prises dans ce sens comme la signature des protocoles sur les prix consensuels du pain, de la farine et du ciment
Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Mahmoud Ould Mohamed, a expliqué vendredi dernier à la presse, les efforts faits par le gouvernement pour maîtriser les prix des denrées de première nécessité. Cela, afin d’atténuer la souffrance de nos concitoyens. Ont pris part à cette rencontre le président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM), Youssouf Bathily et le directeur général du commerce, de la consommation et de la concurrence, Boukadary Doumbia.
Au plan commercial, a expliqué le ministre Mahmoud Ould Mohamed, le département a négocié les marges commerciales des opérateurs économiques afin de geler les augmentations de prix. Ont eu lieu à cet effet des réunions de concertation avec les organisations consulaires et patronales, les opérateurs économiques, les organisations de la société civile, les associations des consommateurs.
Ces concertations ont abouti au maintien des mesures en vigueur et à l’adoption de mesures supplémentaires d’atténuation des effets de la flambée des prix. Il s’agit, a-t-il précisé, de la fixation du prix plafond du sucre à 500 Fcfa le kg dans le cadre du programme de jumelage, des tarifs indicatifs plafond du riz brisure non parfumé importé et de l’huile alimentaire, respectivement à 340 Fcfa le kg et 900 Fcfa le litre, en exécution d’un programme de réduction de la base taxable de 50% au cordon douanier.
Autres mesures évoquées par le chef du département en charge du Commerce : l’application à travers la signature de protocole, de prix consensuels du pain, de la farine et du ciment à 250 Fcfa et 150 Fcfa pour le gros et petit pain, à 20.000 Fcfa le sac de 50 kg de la farine boulangère et à 95.000 Fcfa la tonne de ciment.
Le conférencier a souligné que le prix des hydrocarbures a été homologué grâce à un mécanisme de prise en charge du différentiel de coût de revient du gaz butane, de modulation du taux de la Taxe intérieur sur les produits pétroliers (TIPP) et de la valeur en douane des hydrocarbures. Ces prix sont fixés à 2.910 Fcfa et 1.335 pour B6 et B3, 663 Fcfa pour le litre de l’essence super et 593 Fcfa pour le gasoil, a expliqué Mahmoud Ould Mohamed.
Le fer à béton de 10 mm de diamètre, cédé à 2.800 Fcfa l’unité, se vend au détail à moins de 2.200 Fcfa. La tonne de ciment qui coûtait 120.000 Fcfa en juin dernier, est cédée au détail à 95.000 Fcfa voire 93.000 par endroit, selon le conférencier.
FACTEURS EXOGÈNES ET ENDOGÈNES- En vue de s’assurer de l’effectivité de ces prix indicatifs plafonds, il a assuré que la direction générale du commerce, de la consommation et de la concurrence (DGCC) a renforcé ses brigades de contrôle des prix, de lutte contre la fraude, la concurrence déloyale et les pratiques illicites dans les transactions commerciales.
En dépit de ces efforts du gouvernement, «un manque à gagner de plusieurs milliards de Fcfa au Trésor public, les consommateurs continuent de se plaindre de l’augmentation soutenue du prix de certaines denrées de première nécessité notamment l’huile alimentaire, la viande bovine et les céréales locales non transformée», a constaté Mahmoud Ould Mohamed.
Ces inquiétudes légitimes dépendent des facteurs exogènes et endogènes. «Le prix fournisseur de l’huile de palme raffinée, indexé au cours mondial de l’huile brute, est passé de 20.000 à 22.000 Fcfa le bidon de 25 litres à Abidjan, soit une augmentation de 10%. Le kg de la viande bovine avec os est passé de 2.300 Fcfa pendant la période de subvention aux bouchers à 2.800, voire 3.000 Fcfa présentement», a-t-il expliqué, précisant que le gouvernement ne doit plus rien aux bouchers.
Toutefois, a déploré le ministre Ould Mohamed, des difficultés et incompréhensions dans l’exécution du protocole signé avec les syndicats de bouchers ont amené son département à suspendre l’opération afin d’explorer d’autres pistes de solution pour assurer l’approvisionnement régulier des marchés à bétail. Pour ce faire, a-t-il poursuivi, le gouvernement a engagé le ministère du Développement rural à trouver des solutions pérennes aux déséquilibres de l’offre sur les marchés ruraux et urbains à bétail.
La hausse soutenue des prix en cette période de soudure est liée à l’insuffisance de l’offre céréalière due à l’insécurité persistante dans les zones de production et à la mauvaise campagne agricole 2020-2021 qui n’a pas permis aux paysans de disposer des intrants subventionnés, a noté le ministre en charge du Commerce. Avant de rassurer : «Aujourd’hui, malgré les difficultés au plan international et interne, les marchés sont approvisionnés à hauteur de souhait et les stocks détenus auprès des industriels et principaux importateurs sont supérieurs aux seuils d’alerte et arrivent à couvrir les besoins du moment».
Mahmoud Ould Mohamed a ajouté que les efforts de stabilisation des prix se poursuivront à travers le renforcement du dispositif de contrôle des prix indicatifs plafonds et la négociation avec les industriels, les commerçants grossistes, les détaillants et les associations des consommateurs.
Babba B. COULIBALY
Source : L’ESSOR