Ils étaient plusieurs à braquer une jeune femme pour l’a déposséder de son engin à deux roues. L’opération s’est soldée par un échec et un seul s’est retrouvé face aux juges
Les juges de la Cour d’assises de Bamako ont condamné AF à la peine capitale aux termes de plusieurs heures de débats. S’il n’a pas été le seul à commettre l’infraction, il a été malheureusement le seul à se retrouver face aux juges pour répondre de l’acte qu’ils ont posé.
Il s’agit « d’association de malfaiteurs, tentative de vol qualifié, meurtre, coups et blessures volontaires et détention illégale d’arme à feu ».
De l’information judiciaire, il ressort que courant 2019, AF et MBF ont rejoint ID au carrefour des 300 Logements à Torokorobougou en Commune V du District de Bamako.
À trois, ils embarquèrent sur une moto Djakarta pour faire le tour du quartier dans le but de voler un paisible citoyen. La chance ne tardera pas à les sourire.
Pendant en effet qu’ils roulaient dans une ruelle, leur chemin croise celui de AFT, une jeune fille qui revenait d’une course à moto. C’était une occasion pour les voleurs à ne pas rater sous aucune condition. Aussitôt, les trois individus décidèrent de s’en prendre à la jeune fille pour la déposséder de sa moto.
Face à ses agresseurs, la victime a gardé son calme et n’a pas cédé à la panique. Elle a saisi l’opportunité d’un moment d’inattention des malfrats pour crier de toute la force de sa gorge pour alerter d’éventuels secouristes.
La voix de AFT fera échos à plusieurs dizaines de mètres des lieux de l’attaque. Dans le feu de l’action, MBF a profité de la confusion créée pour s’enfuir laissant ses autres camarades avec la victime et les secouristes improvisés qui avaient déjà regagner le lieu de l’attaque.
Mais il n’aura pas la chance d’aller loin, les curieux qui avaient envahi les lieux en un clin d’œil ont mis la main sur le fugitif. MBF était sur le point d’être brûlé vif, lorsqu’un anonyme informe les policiers du 4è arrondissement sur ce qu’il était en train de se passer en pleine rue aux 300 Logements.
Sans perdre de temps, les policiers interviennent pour s’opposer au lynchage du voleur. Dans la foulée, son complice AF aussi était parvenu à s’extraire des mains de la foule pour s’enfuir. Il a été pourchassé par un conducteur de taxi.
Lorsqu’il s’est senti sérieusement coincé, il fait irruption dans une concession, où il n’y avait que le gardien. Ce dernier ayant compris qu’il était en face d’un homme suspect, a tenté de l’arrêter en se mettant en travers de sa route. Le bandit qui était armé, n’a pas hésité à faire usage de son fusil en tirant à bout portant sur le gardien. Les balles atteignirent le malheureux vigile qui succomba de ses blessures peu de temps après.
Entre temps, les policiers déjà informés sont arrivés pour interpeler le tireur. Mais encore une fois de plus, le malfrat a fait de la résistance. Lorsqu’il a pressenti que les policiers étaient à ses trousses, il a brusquement fait irruption dans une autre maison. Là aussi, il s‘est mis à tirer sur tous ceux qui tentaient de se mettre sur sa route. Après plusieurs dizaines de minutes de chasse à l’homme, les policiers l’ont coincé avant de l’interpeller et le conduire dans leurs locaux au grand soulagement des populations riveraines.
C’est ainsi que cet individu s’est retrouvé seul devant les juges de la Cour d’assises de Bamako.
Face aux jurés à la barre, AF n’a pas cherché à se disculper. Bien au contraire. Il a reconnu les faits sans vouloir faire traîner le procès.
En optant pour cette ligne de défense, l’accusé pensait pouvoir se frayer un chemin pour s’échapper des mains des juges. Mais c’était sans compter avec le professionnalisme des magistrats qui avaient le dossier en main.
Visiblement serein face aux juges, l’accusé a clairement écarté toute idée de faire de lui un meurtrier. Cependant reconnaît-il, sans tourner au tour du pot, avoir toujours été un braqueur. Mieux, il a précisé avec force détaille qu’il n’a connu que le métier de braquage à main armée.
« Je ne connais que çà et je ne vis que de çà. Je ne suis pas un meurtrier, mais plutôt un braqueur. Ce travail là, je le fais de temps à autre, lorsque je suis en manque d’argent », a-t-il clairement avoué aux jurés éberlués.
Dans son réquisitoire, le parquet pense que ce jeune homme a montré à la Cour son comportement de malfaiteur. Un comportement dont l’objectif final est d’attenter à la vie des citoyens. Ainsi, le magistrat a requis de le maintenir dans les liens de l‘accusation et de le déclarer coupable des faits à lui reprochés.
Le conseil de l’accusé a plaidé la clémence de la Cour pour faire bénéficier son client de circonstances atténuantes. C’était peine perdue. La Cour l’a reconnu coupable et l’a condamné à la peine capitale.
Tamba CAMARA
..Peine proportionnelle à l’acte
À la suite de ce bandit de grand chemin, c’est un autre du même acabit qui a été appelé à se présenter à la barre. Il se nomme ID et il est accusé d’association de malfaiteurs, de détention illégale d’arme à feu et de munitions.
C’était dans la nuit du 6 août 2019, aux environs de minuit. Badra revenait de chez ses amis depuis Bandiougoubougou pour rejoindre son domicile à Fadjiguila en Commune I. Sur son trajet, tout se passe bien jusqu’au niveau de l’école fondamentale de Doumenzana. En ces lieux, il a été surpris par des coups de feu tirés par un inconnu.
Totalement surpris, il a crié à gorge déployée pour alerter les familles voisines. Heureusement pour lui, des policiers patrouilleurs n’étaient pas loin de l’endroit où les coups de feu ont été tirés. Très vite, les actions s’accélèrent et le bandit a été appréhendé dans la foulée.
Durant sa tentative de fuite, il avait été légèrement blessé par son propre arme. Ce qui aurait facilité son interpellation. C’est ainsi qu’il s’est retrouvé à la Cour d’assises de Bamako pour répondre des faits cités plus haut.
À la barre, il a reconnu les faits avant de s’excuser et de solliciter la clémence de la Cour. « Je n’ai pas fait exprès lorsque le coup de feu est parti. Je demande votre clémence afin que je puisse retourner auprès de mes proches », s’est-il lamenté face aux juges.
Pour le parquetier les faits sont clairs. « Il est accessible à la sanction pénale et je requiers qu’il soit maintenu dans les liens de l’accusation », a martelé le magistrat de la partie civile selon qui, l’expertise mentale a montré qu’il n’avait rien.
La défense s’est immédiatement opposée à cette option. Elle a plaidé du côté social. Selon le conseil de l’accusé, celui-ci est le premier garçon de ses parents. De son avis, il est préférable de donner une seconde chance à son client qui, selon lui, ne retombera plus dans les mêmes travers.
« Je sais que les faits sont réels. Mais je demande votre magnanimité », a plaidé l’avocat. Mais malheureusement, la Cour a semblé être d’un avis contraire. Elle a déclaré le jeune homme coupable des faits et l’a condamné à 10 ans de réclusion.
T.C
Source : L’ESSOR