À l’issue du 2ème Sommet Russie-Afrique tenu à Saint-Pétersbourg la semaine dernière, le président de Transition du Mali, Col. Assimi Goïta, a prononcé un discours très rationnel conformément à la ligne politique du pays. Très hostile à la politique occidentale, le colonel Goïta n’a pas manqué l’occasion de l’exprimer en Russie. Pour lui, les cartes des règles internationales sont à rebattre et le groupe des marchés émergents (BRICS) est un véritable moyen, selon lui, pour rééquilibrer le jeu.
Très attendu, le colonel Assimi Goïta ne semble pas avoir déçu pour sa première sortie internationale. À Saint-Pétersbourg, le chef de l’Etat du Mali a marqué de son emprunte la rencontre.
D’abord, il commence son discours en saluant le président russe, Vladimir Poutine, et l’ensemble du gouvernement russe pour l’invitation du Mali au sommet. Il souligne ensuite les liens historiques entre le Mali et la Russie, qui datent des années 60. Assimi Goïta souligne surtout que les deux pays ont toujours entretenu des relations d’amitié et de coopérations étroites, malgré les bouleversements intervenus au cours des dernières décennies.
Aussi, il a parlé des valeurs que les deux peuples partagent en commun. « Les Maliens sont fiers de cette appartenance au continent africain, riche de sa diversité et baigné de traditions séculaires d’égalité, d’équité, du respect de chaque société et des droits humains fondamentaux. Ce sont des valeurs, des principes et des expériences historiques de justice que nous partageons avec la Russie et qui font que notre partenariat est si spécial », précise-t-il.
Dans son intervention, le colonel Assimi Goïta a expliqué les choix forts qu’il a eu à faire depuis son arrivée dans les affaires, surtout celle relative au choix stratégique de nouveaux partenaires. « Nous avons décidé d’assumer pleinement notre responsabilité première qui est de protéger nos populations et de défendre l’intégrité de notre territoire. Ce choix stratégique intervient après une décennie de présence de forces internationales sans résultats tangibles et dont le schéma consistait à entretenir la menace sur notre territoire et nous maintenir dans la dépendance », souligne-t-il. Pour le chef de l’Etat, le Mali est déterminé à renforcer sa coopération avec la Russie afin de relever les défis de l’heure.
De l’espoir incarné par les BRICS
En face de ses pairs, le colonel Assimi Goïta a réaffirmé tout son soutien à l’initiative des BRICS. Selon lui, cette initiative permettrait de rééquilibrer les relations internationales dont les règles sont dictées actuellement par un seul bloc. Il estime donc que les BRICS constituent un réel espoir de soustraire ‘’nos pays’’ d’un ordre international fondé sur la domination et la marginalisation. « C’est pourquoi, le Mali soutient des initiatives telles que créer une banque de développement pour le financement des infrastructures ou encore, offrir de nouveaux mécanismes et moyens de paiement internationaux », dit-il.
Selon le chef d’Etat malien, la situation économique mondiale est inquiétante. Elle serait en effet, selon les prévisions, au bord de la récession en 2023. « Cependant, nous avons des motifs d’espérance et demeurons particulièrement attentifs à une autre alternative, qui se caractérise par l’émergence des BRICS. Les pays des BRICS se hissent au premier rang de l’économie mondiale et constituent des réponses fiables pour le continent, sans contrepartie hypothéquant le développement de notre continent et l’épanouissement de nos populations », insiste-t-il.
Il faut le rappeler, le groupe des marchés émergents (BRICS) qui comprend aujourd’hui le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine, auxquels s’est ajoutée l’Afrique du Sud, est passé du statut de slogan inventé dans une banque d’investissement à celui de club de pays représentant une partie importante du monde et contrôlant également une grande banque de développement.
Amadou Kodio
Source: Ziré