En prélude aux prochaines élections présidentielles, le parti politique ‘’Union pour la République et la Démocratie’’ (URD) se prépare à l’épreuve du choix de son porte-étendard pour la circonstance. Il faut dire que c’est une première pour l’URD dans la mesure où, depuis sa fondation en juin 2003, ce parti politique n’avait encore jamais été confronté à un tel exercice.
Et cela pour la simple et unique raison que pour le choix de son représentant à l’occasion des différentes élections présidentielles, l’URD a toujours jeté son dévolu sur son Président-Fondateur, Soumaïla Cissé, qui était unanimement perçu comme le candidat automatique et naturel du parti. Il en a été ainsi jusqu’au décès de ce dernier, ce 25 décembre 2020.
Or les prochaines élections présidentielles s’annoncent et on devrait se demander si l’URD ne se déroge pas à la règle en s’abstenant de faire porter sa candidature par un de ses militants de premier plan ? Bien sûr que non ! Pour rien au monde, ce parti hérité de ‘’Soumi Champion’’ ne saurait déroger à la règle en s’abstenant de désigner son porte-étendard pour la prochaine élection présidentielle. Mieux, à l’entendement des dirigeants de cette formation politique, cet exercice de désignation du candidat pour la Présidentielle à venir est une obligation morale pour le parti. En vue de mieux s’acquitter de cette obligation, les responsables du parti hérité de feu Soumaïla ont jugé nécessaire de passer par des ‘’Primaires’’ pour désigner le porte-étendard de l’URD pour la prochaine élection présidentielle. S’il est vrai que l’organisation de ‘’Primaires’’ pour désigner le porte-étendard d’un parti est un exercice démocratique qui s’impose en certaines circonstances, il n’en demeure pas moins vrai que l’option d’un tel procédé de désignation de candidat mettrait plutôt l’URD dans l’œil du cyclone.
En effet, il n’est un secret pour personne que ces derniers temps-ci, une espèce de malaise, qu’aucuns parmi les responsables du parti tentent de dissimuler, semble s’installer à l’intérieur de cette famille politique héritée de Soumaïla Cissé. Et en fondement de ce conflit en gestation, une pétition circule entre les membres du Bureau Exécutif National de l’URD (BEN-URD) pour réclamer la tenue d’une Conférence Nationale Extraordinaire au sein du parti, afin de procéder au remembrement dudit bureau qui est l’organe dirigeant du parti. Toute chose qui a entraîné une scission au sein du parti, avec la formation de deux courants antagoniques. Les partisans de la tenue d’une Conférence Nationale Extraordinaire affirment que depuis la mort de Soumaïla Cissé, l’URD a cessé d’être bien dirigée et reprochent au président intérimaire, Pr. Salikou Sanogo, d’être partial dans l’exercice de ses fonctions de Président par intérim. Comme pour jeter davantage l’opprobre sur le tenant actuel des rênes de l’URD, à savoir le président par intérim, Pr Salikou Sanogo, les thuriféraires de la tenue d’une Conférence Nationale Extraordinaire, affirment haut et fort que ce dernier n’est pas capable de diriger l’URD comme il sied et le soupçonne d’être à la base de manœuvres dilatoires pour imposer Me Demba Traoré comme candidat du parti à la prochaine présidentielle, alors même que ce dernier – loin d’être un rassembleur – n’a ni le charisme nécessaire ni l’assise financière conséquente pour présider aux destinées du parti.
Par contre, ceux qui fustigent la nécessité de tenir une Conférence Nationale Extraordinaire font savoir que ceux qui se battent pour la tenue desdites assises ont plutôt un agenda caché. Celui de vouloir faire de l’ancien Premier ministre Boubou Cissé, le candidat de l’URD aux prochaines élections présidentielles…
Source : Le Soir De Bamako