Le bras de fer qui opposait les Magistrats au Gouvernement a pris fin hier, jeudi 1ernovembre, par l’annonce des premiers à la reprise du boulot dès le lundi prochain.
C’est le nombre exact de jours qu’a duré le bras de fer entre le Pouvoir exécutif et le Pouvoir judiciaire. Les médiations des Religieux n’avaient pas pu faire fléchir les camps. Les rencontres avec le Président de la République et le Ministre de la Justice avaient laissé de marbre les Magistrats. Les promesses et les menaces du Premier Ministre ont été jetées à la poubelle par les grévistes.
Sortie après sortie, les Magistrats se faisaient plus menaçants.
Rien ne semblait les satisfaire. Il fallait pour eux que le Gouvernement mette en œuvre ses engagements pris il y a quelques années. Leur sécurité et l’argent étaient les deux goulots. Et, pour faire avancer les choses, toutes les méthodes étaient bonnes.
Ainsi, le pauvre citoyen a pu savoir que plus de 3 milliards de nos francs se sont évaporés dans les couloirs du Ministère de l’Économie et des Finances. Si depuis la déclaration de cette grève aucune action n’a été entreprise par la société civile, cela a eu le mérite de faire comprendre au citoyen lambda que l’Exécutif et le Judiciaire sont ligués contre ses intérêts.
Et, puisqu’à Koulouba on dit qu’il n’y a plus de carburant, synonyme des «caisses vides», que les citoyens gèrent directement avec les Commissariats pour faire libérer leurs parents en garde à vue, et ayant abattu toutes leurs cartes sans grand succès, les Magistrats ont décidé de ranger sous le boisseau leur mot d’ordre de grève. On le sait, c’est le genre de suspension qui veut dire que c’est fini. Le projet de révision constitutionnelle, malgré la hargne mise par ses défenseurs, est toujours en sursis.
Et pour ne pas en sortir comme ils en sont entrés, les Magistrats disent qu’ils vont boycotter la rentrée judiciaire si le Président de la Cour Suprême est toujours là, le jour J.
Bon, c’est paroles de Magistrat. Ils avaient aussi dit qu’ils ne mettraient jamais fin à la grève tant que Soumeylou Boubèye Maïga est Premier Ministre et Tiéna Coulibaly, Ministre de la Justice. Et, pourtant, ces deux sont bel et bien toujours à leurs postes…
Mohamed Sangoulé DAGNOKO : LE COMBAT