Ce geste de la nation ne représente qu’une infime reconnaissance de l’ultime sacrifice qu’un fils digne peut être appelé à consentir pour sa partie.
C’est la loi n°2017-013 du 12 juin 2017 portant modification et ratification de l’ordonnance n°2016-020/P-RM du 18 août 2016 portant statut général des militaires qui offre certains avantages aux ayants-droits des militaires tombés sur le théâtre des opérations ou en service commandé. Quand un soldat laisse la vie en défendant la patrie ou en service commandé, il passe au grade supérieur.
Cette promotion à titre posthume est ressentie sur le traitement salarial du défunt. « Les ayants-droits du militaire décédé sur le théâtre d’opération ou en service commandé bénéficient d’une indemnité forfaitaire mensuelle calculée sur la base de l’indice maximal du grade immédiatement supérieur rapporté à la valeur indiciaire. Ses ayants-droits continuent à bénéficier de cette indemnité jusqu’à la majorité de son dernier enfant. En sus, il leur est versé, dans les trois mois qui suivent le décès, une indemnité forfaitaire égale à dix (10) ans de salaire, calculée sur la base de l’indice maximal du grade immédiatement supérieur », nous détaille l’article 25 de la loi n°2017-013 du 12 juin 2017.
C’est dans le cadre de la matérialisation de cette loi que le Président de la République, chef suprême des armées, Ibrahim Boubacar Kéïta, a remis le 20 janvier dernier à Kati lors de la célébration du 57ème anniversaire de la création de l’armée, des chèques géants à la famille de trois de nos braves militaires qui ont donné leur vie en défendant la patrie. Ainsi, des chèques de 17 050 800, 22 112 600 et 30 823 600 FCFA ont été remis aux ayants-droits de trois militaires.
Aussi, dans le cadre de l’application de la loi sur les pupilles de la nation, le gouvernement prend en charge la scolarité, les soins de santé des enfants mineurs des militaires tombés sur le théâtre des opérations et en mission commandée jusqu’à l’âge de la majorité.
Rien ne saurait remplacer la vie. Aucune nation ni aucun responsable politique ne saurait se réjouir de la mort de ses enfants qui ont prêté serment en vue de défendre la République. On ne peut rien contre la volonté de Dieu. Si la mort d’un être cher est toujours douloureuse, les larmes des membres de sa famille, notamment celles de son épouse et de ses enfants sont encore plus difficiles à sécher. Jusqu’à la matérialisation de cette loi, il faut reconnaître que la détresse des ayants-droits de ces dignes fils du pays est incommensurable. Il s’agit là d’un geste fort de la part du Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta. Cet acte majeur du chef suprême des armées, qui mérite d’être salué, répare une injustice sociale.
Drissa Togola
Le Challenger