Les diplômés en sociologie, candidats au dernier concours d’entrée à la fonction publique des collectivités pour l’enseignement secondaire général et l’enseignement normal ont eu la surprise de leur carrière le week-end denier. Pour cause, c’est après la proclamation longtemps attendue des résultats du dernier concours que ces derniers ont appris l’annulation unilatérale du concours les concernant par la direction nationale des collectivités territoriales après les épreuves. Et cela, sans le moindre communiqué à leur intention. Désabusés, ils ont donc porté le problème devant de la Cour Suprême de Bamako pour demander que justice soit faite.
Ils étaient plus d’un millier à attendre impatiemment les résultats de leur concours de novembre 2013. Aujourd’hui, ils sont très nombreux à attendre des explications sur les raisons qui ont amené l’annulation dudit concours en catimini. Ils, ce sont les sociologues candidats au poste de professeur de sociologie au niveau des lycées et des IFM. Pour dénoncer l’arbitraire, ils ont porté le problème devant de la Cour Suprême de Bamako. A ce concours, il était demandé 10 enseignants pour l’enseignement secondaire général, et 1 enseignant pour l’enseignement général au niveau des IFM. Mais à la fin du concours et pour des raisons peu évidentes, les organisateurs ont annulé le concours après le déroulement des épreuves dans tous les centres de concours. A l’origine de cet acte sans fondement réel, deux directions de la République, à savoir : la Direction nationale des collectivités territoriales qui fait la demande de personnel, et la direction nationale de l’enseignement secondaire général qui est chargée de l’organisation technique du concours.
Les raisons de l’annulation
La raison évoquée par les responsables de ces deux directions est que dans l’annonce, il n’était demandé que des sortants de l’Ensup ou équivalents. Mais, il est évident qu’au Mali, l’Ensup n’a pas encore commencé à former les sociologues pour les besoins de l’enseignement. C’est donc tout naturellement, que les sociologues sortants de l’ex-Faculté des Langues des Lettres des Arts et des Sciences Humaines(FLASH) ont donc postulé. Leurs dossiers ont été réceptionnés dans les différents gouvernorats. C’est à la suite de cela que le concours a été organisé le 17 novembre 2013. Heureux d’avoir eu l’occasion, au moins, de tenter leur chance dans un pays où le chômage des jeunes est redoutable, ces candidats ne se doutaient pas que ce concours serait tout simplement annulé par les autorités compétentes. Le problème de l’inadéquation du diplôme de la FLASH ne semble pas convaincre plus d’un qui crie à l’injustice. Si non, comment comprendre que ceux qui ont déposé des diplômes équivalents aient été frappés par la même mesure que les sortants de la FLASH ? C’est le cas de Hamadou A.C Barry qui a déposé une lettre d’équivalence d’un master de recherche en sociologie. « On ne peut pas faire un concours et ne pas sortir des résultats. « On ne peut pas céder sur ce point, c’est notre droit le plus absolu…», se lamente notre malheureux candidat. Dans les jours à venir, les victimes de cette machination comptent prendre l’opinion nationale à témoin sur la question et continuer à revendiquer leur droit. « C’est notre droit le plus absolu…», ajoute Bintou Bouaré, elle-même diplômée en sociologie. «Cette pratique du nouveau régime nous a beaucoup découragé »ont-ils conclu. Saisie par les victimes de cette machination, la section administrative de Cour Suprême les invite à saisir d’abord officiellement les ministères concernés avant de se saisir du dossier en fonction des réponses données.
Abdoulaye Ouattara