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Amnesty international : « Le Mali a le taux le plus élevé de violation de droits humains en Afrique de l’Afrique de l’Ouest »

Amnesty international a choisi le Mali pour lancer son rapport annuel sur la situation des violations de droits humains. Le bureau Afrique de l’Ouest et du centre basé à Dakar s’est déplacé au Mali pour le lancement du rapport le 22 février à la Maison de la presse de Bamako. Selon Alioune Tine, le directeur régional du bureau de Dakar estime que le choix de la capitale malienne s’explique par le fait que le Mali est devenu l’épicentre d’une crise qui s’étend aux autres pays de la région.

«Il y a eu plus de violations de droits humains au Mali que dans les autres pays de la sous région », a laissé entendre Alioune Tine. Ces violations de droit ont été surtout commises au nord et au centre par des groupes terroristes et les forces de défense et de sécurité. A Bamako, il y a eu également des atteintes aux droits humains dont des tentatives de restriction de la liberté d’expression visant des journalistes et des activistes.

Ramata Guissé, la directrice exécutive d’Amnesty Mali, est revenue sur  les atteintes aux droits humains au Mali. L’année 2018 a été marquée par des violences comme l’attaque contre l’hôtel Kangaba en périphérie de Bamako et des attaques contre les forces étrangères dont les forces de Barkhane qui viennent de perdre deux éléments et la MINUSMA qui a perdu au total 30 personnes travaillant à son compte.

Par ailleurs, des civils ont fait l’objet de nombreuses atteintes de la part des groupes armés évoluant au centre du Mali. Ainsi, «12 femmes ont été flagellées dans la région de Mopti parce qu’elles n’étaient pas voilées », a révélé Ramata Guissé. De nombreux autres civils ont été victimes dans la même zone dans le cadre de la lutte anti-terroriste menée par les forces de défense et de sécurité du Mali.

Quant à la liberté d’expression, elle a fait l’objet d’atteintes graves au Mali, selon Ramata Guissé, rappelant quelques faits s’y rapportant. Il y a eu, a-t-elle expliqué, l’arrestation du chroniqueur Ras Bath pour avoir critiqué l’armée lors d’une de ses émissions radiophoniques. Un autre cas ayant retenu l’attention d’Amnesty international est la tentative d’assassinat du journaliste Madou Ka journal, au moment des protestations contre le projet de révision constitutionnelle.

Les atteintes au droit à l’éducation se sont aussi multipliées au Mali pendant l’année écoulée, selon Amnesty international. Le rapport souligne que 150 000 enfants ont été privés d’école et que plus de 500 écoles ont été fermées dans le centre du pays. Autre source de préoccupation d’Amnesty international est  la future loi d’entente nationale. « Il n’y a pas de paix sans justice », a affirmé Ramata Guissé.

Soumaila T. Diarra

Source: Le Républicain

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