Le rôle des attachés militaires des ambassades maliennes dans certains pays sahéliens dans la détérioration de la situation sécuritaire au nord du Mali va bientôt être clarifié. Apparemment, les nouvelles autorités maliennes tentent de savoir comment ces personnalités ont pu passer à côté de la plaque en ne prévoyant pas le péril jihadiste qui se faisait de plus en plus menaçant.
En effet, selon une source bien informée, les attachés militaires dans les représentations diplomatiques maliennes à Alger et Nouakchott, ont été rappelés pour expliquer les raisons qui ont conduit à l’occupation des régions septentrionales du Mali par les jihadistes et d’autres trafiquants de tout acabit.
Pour l’heure, on ignore si cette situation a quelque chose à avoir avec la récente visite que le président Ibrahim Boubacar Kéïta a effectuée respectivement en Mauritanie et en Algérie. Dans le milieu diplomatique, ce rappel est interprété comme une occasion pour les attachés militaires de ces ambassades maliennes de s’expliquer sur ce qui s’est réellement passé durant cette période. La source précise en effet que c’est le gouvernement malien qui aurait convoqué ces personnalités « suite à la défaillance des militaires dans la gestion de la crise sécuritaire survenue en 2012 au Mali ».
Rappelons que celle-ci s’est caractérisée par une occupation par les bandits armés des deux tiers du pays. S’y ajoutent des exactions et des atrocités commises par ces derniers sur les populations de ces régions. Ainsi, les nouvelles autorités du pays semblent plus que jamais déterminées à situer les responsabilités. Pourquoi ne pas envisager des sanctions au cas où des complicités seraient découvertes. A en croire cette source, ces responsables militaires devraient bientôt faire le déplacement à Bamako.
Cependant, une autre source interrogée auprès du ministère malien de la Défense a nié cette information. Il estime que celle-ci est sans aucun fondement. Par ailleurs, il a ajouté que la diffusion de cette information a fait l’objet d’un briefing au niveau de l’état-major. Seulement, on se demande pourquoi, le ministère n’a toujours pas fait un démenti formel.
Massiré DIOP
Source: L’Indépendant