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Affaire des équipements militaires: Le temps des agneaux sacrificiels

Alors que beaucoup d’acteurs manquent à l’équation, le dossier dit des « équipements militaires», exécuté sous le régime déchu, défraie à nouveau la chronique avec à la clé la démission récente du premier questeur du CNT. Responsable au Commissariat des Armées au moment des faits, le
désormais ex conseiller du CNT, le colonel-major Nounhoum Dabitao, a décidé de se mettre à la disposition de la justice pour, dit-il, laver son honneur et sa dignité. Sauf que ce rebondissement soulève d’autres questions, notamment celle liée à la responsabilité d’autres autres acteurs cités dans
le même dossier.

En effet, signé entre l’Etat malien la société GUO-STAR de M. Amadou Baiba Kouma, selon des confidences, ledit contrat aurait été piloté depuis Koulouba, notamment par le conseiller spécial du Chef de l’Etat chargé des questions d’équipement des Forces Armées d’alors, un certain Sidi Mohamed Kagnassi. Contre un montant total de 69 milliards de nos francs, la Société GUO- STAR s’est engagée à
doter les FAMAs en matériels HCCA (Habillement,Couchage, Campement, Ameublement) et de véhicules de transport.

Le scandale arriva par une mission du Bureau du Vérificateur Général qui va déceler des « surfacturations ». D’où la boutade des « chaussettes climatisées », etc. Au nombre des griefs retenus
contre le marché figurent par ailleurs son attribution opaque sous le sceau du « secret défense », sa
non-validation par le contrôle financier, sa non-soumission à la Taxe sur la valeur ajoutée ou encore sa signature par deux gérants différents de GUO STAR, notamment M. Sidi Mohamed Kagnassi et M. Amadou Baïba KOUMA.

Directeur du Commissariat des Armées, à l’époque, le Col-major Dabitao, selon nos recoupements, n’a jamais été impliqué dans la négociation des prix. Son seul péché aura été d’avoir payé les factures que la présidence a soumises au MDAC. Par ailleurs, la moralité de la procédure judiciaire n’est pas moins
blâmable que celle du marché l’ayant déclenchée. Par exemple, nul n’ignore que certains des mis en cause dans le dossier n’ont servi que de marionnette pour les plus hautes autorités probablement épargnées à dessein. C’est le cas de l’ancien Directeur de cabinet de la présidence dont l’implication ne tient qu’à une lettre de recommandation signée par ordre de son employeur, IBK, qui pouvait être interpellé de son vivant. S’y ajoute que les mêmes pratiques reprochées aux responsables d’hier ne
sont aujourd’hui plus passibles de poursuites, au nom d’un décret rétro- actif en date d’avril dernier dont l’effet remonte jusqu’à août 2020 pour tous les marchés de même nature que celui des équipements militaires. Doit-on en déduire, en définitive, qu’en la matière les présomptions de fraudes importent moins que la personnalité dont elles portent la signature ?


Amidou Keita
Source: Le témoin
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