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Abdelmadjid Tebboune : L’Algérie, un Partenaire Fraternel pour le Mali dans un Contexte de Tensions Régionales

Le samedi 22 mars 2025, le président algérien Abdelmadjid Tebboune s’est exprimé sur les relations entre l’Algérie et le Mali lors d’un entretien accordé à des chaînes de télévision nationales. Affirmant que son pays n’a jamais cherché à imposer ses vues ou à exploiter le Mali, il a présenté l’Algérie comme un « médiateur fraternel » dans les affaires maliennes. Mais que faut-il vraiment retenir de cette déclaration ?

Un discours diplomatique en faveur de la stabilité régionale

Bamada.net-Le président Abdelmadjid Tebboune a tenu à rappeler les liens historiques entre l’Algérie et le Mali, affirmant que « les frères maliens ont compris que l’Algérie n’est pas seulement un voisin mais plutôt un frère ». Ce message semble être un appel à l’apaisement et à la consolidation des relations entre les deux pays, dans un contexte de tensions régionales et d’intérêts parfois divergents.

Cette intervention intervient alors que la situation au Sahel demeure volatile. Depuis la formation de l’Alliance des États du Sahel (AES) par le Mali, le Burkina Faso et le Niger, les équilibres géopolitiques ont évolué, mettant en avant une volonté de souveraineté accrue des pays sahéliens vis-à-vis des puissances étrangères, y compris l’Algérie.

L’Alliance des États du Sahel (AES) : Un acteur incontournable

Interrogé sur la création de l’AES, Abdelmadjid Tebboune a adopté une posture pragmatique en reconnaissant que cette entité « existe et qu’il faut travailler avec ». Cette déclaration marque une inflexion dans le discours algérien, qui a longtemps prôné une solution régionale intégrée sous l’égide de l’Union africaine et du G5 Sahel, organisation aujourd’hui en perte de vitesse après le retrait du Mali.

 

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L’AES, créée en 2023, constitue une initiative portée par les gouvernements de transition du Mali, du Niger et du Burkina Faso, visant à renforcer leur coopération en matière de sécurité et de développement. Dans ce contexte, la reconnaissance de cette entité par Alger pourrait marquer un tournant stratégique, bien que l’Algérie reste attachée à une approche multilatérale.

Les Accords de paix d’Alger : Une médiation contestée

L’un des points sensibles abordés par le président algérien concerne les Accords de paix d’Alger signés en 2015 entre le gouvernement malien et certains groupes armés du nord du Mali. Selon Tebboune, ces accords ne représentent pas une immixtion de l’Algérie dans les affaires intérieures du Mali, mais une « médiation fraternelle » visant à stabiliser le pays.

Cependant, cette vision est loin de faire l’unanimité au Mali. Depuis plusieurs années, des voix s’élèvent pour critiquer ces accords, accusés d’avoir consolidé des privilèges pour certains groupes armés au détriment de l’intégrité territoriale et de l’autorité de l’État malien. De plus, les récents développements sur le terrain ont montré une reprise des hostilités dans certaines zones du nord, mettant en évidence les limites de ces accords.

Une coopération entre le Mali et l’Algérie sous tension

Si le président Tebboune a appelé à l’apaisement et au renforcement des liens entre les deux pays, la réalité est plus nuancée. Depuis plusieurs mois, l’Algérie a renforcé sa présence militaire à la frontière malienne, allant jusqu’à ériger des monticules de sable pour séparer les deux territoires à Tinzawatine, un geste perçu par de nombreux observateurs comme une volonté de contrôler plus strictement les flux transfrontaliers.

 

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Par ailleurs, certaines déclarations officielles maliennes ont récemment mis en cause le rôle de l’Algérie dans la gestion des groupes armés du nord, alimentant des tensions diplomatiques entre les deux pays. Pour autant, l’Algérie reste un partenaire stratégique incontournable pour le Mali, notamment sur les questions de lutte contre le terrorisme et de coopération économique.

Vers une nouvelle dynamique des relations maliano-algériennes ?

Malgré ces divergences, les propos du président Tebboune témoignent d’une volonté de maintenir le dialogue avec le Mali et de préserver une relation historique marquée par une interdépendance forte. Il reste à voir si ces déclarations seront suivies d’actes concrets pour favoriser une véritable stabilisation régionale.

Dans un contexte où le Mali affirme de plus en plus son indépendance sur la scène internationale et renforce ses coopérations avec de nouveaux partenaires comme la Russie et la Chine, la diplomatie algérienne devra s’adapter pour maintenir son influence et sa pertinence dans la région.

L’Algérie et le Mali : Entre diplomatie, médiation et réalité des faits

 

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Ladji Djiga Sidibé

 

Source: Bamada.net

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