La diplomatie n’est pas qu’un jeu de mots ; c’est une affaire de principes, de respect mutuel et de responsabilités partagées. Pourtant, les récents propos de S.E.M. Ahmed Attaf, Ministre des Affaires étrangères de la République Algérienne, remettant en cause la stratégie malienne de lutte contre le terrorisme, jettent une ombre sur la relation entre deux nations aux liens historiques complexes.
Bamada.net-Ces déclarations ne sont pas anodines. Elles traduisent un malaise profond, doublé d’un paternalisme mal dissimulé, dans les rapports qu’entretient l’Algérie avec le Mali. Il est temps de rappeler une vérité essentielle : le Mali est une nation souveraine, pleinement engagée dans la reconquête de sa sécurité et dans la défense de l’intégrité de son territoire.
Un voisin encombrant ?
Depuis des années, le Mali accuse l’Algérie d’une ambiguïté gênante, sinon d’une connivence délibérée avec des groupes armés terroristes qui déstabilisent le Sahel. Ces accusations, déjà explicitées dans le communiqué 064 de janvier 2024, pointent une Algérie offrant refuge et soutien à ces forces destructrices. Si ces allégations sont fondées, elles traduisent une dynamique inquiétante où un voisin, loin d’être un allié, agit en coulisses pour saper les efforts de stabilisation.
Les succès récents des Forces Armées Maliennes, conjugués à une stratégie régionale portée par la Confédération des États du Sahel (AES), ne laissent visiblement pas certains responsables algériens indifférents. Ces avancées marquent un tournant décisif : le Mali, le Burkina Faso et le Niger ne veulent plus être otages des jeux d’influence régionaux.
Une leçon de souveraineté
Le paternalisme, aussi bien intentionné soit-il, n’a jamais permis de construire des relations saines. En insinuant une critique de la stratégie malienne, l’Algérie se heurte à un mur de souveraineté. Le Mali, pays résolument tourné vers l’avenir, ne saurait tolérer qu’un acteur extérieur vienne dicter sa conduite ou influencer ses choix sécuritaires.
Le gouvernement malien, à travers la voix de son Ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop, a réagi avec fermeté, rappelant à l’Algérie que son rôle dans la région doit se conformer à un respect strict des principes de non-ingérence. Dans un contexte marqué par la montée des revendications autonomistes en Kabylie, l’Algérie serait bien avisée de recentrer son énergie sur ses propres défis internes.
Construire l’avenir du Sahel
La stabilité du Sahel ne peut être le monopole d’un pays. Elle repose sur une coopération honnête et transparente, où chaque acteur joue pleinement son rôle sans chercher à tirer profit des faiblesses des autres. Le Mali, aux côtés de ses alliés régionaux, démontre qu’il est possible de repousser les limites de l’insécurité sans s’en remettre à des acteurs extérieurs parfois peu fiables.
À Lire Aussi : Le Mali répond à l’Algérie qui l’accuse d’avoir ciblé des civils dans une frappe récente
En définitive, le Mali trace sa voie. Les échecs du passé ont enseigné des leçons précieuses, et l’avenir repose désormais sur une souveraineté affirmée et une stratégie concertée avec des partenaires partageant une vision commune. À l’Algérie, et à d’autres, de comprendre que le temps des ingérences est révolu.
Le Mali avance. Libre, souverain et déterminé.
NB : Toute reproduction, intégrale ou partielle, sans une autorisation explicite de notre part est strictement interdite. Cette action constitue une violation de nos droits d’auteur, et nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour faire respecter ces droits.
MLS
Source: Bamada.net