Le 5 janvier 2025, une déclaration a fait l’effet d’une bombe dans le paysage politique béninois et africain. Kémi Séba, de son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo-Chichi, militant panafricaniste bien connu sur la scène internationale, a annoncé son intention de se présenter à l’élection présidentielle du Bénin prévue pour 2026. À travers une vidéo publiée sur ses réseaux sociaux, il a affirmé avoir répondu aux « demandes incessantes » de ses compatriotes béninois pour porter leur voix et incarner un espoir de changement radical.
Une décision mûrie après des années de réflexion
Bamada.net« Après des mois et des mois de réflexion, pour ne pas dire des années, j’ai décidé d’accepter vos demandes incessantes visant à me pousser à être candidat à la présidence du Bénin », a déclaré Kémi Séba avec emphase. Dans cette allocution d’une dizaine de minutes, il a dénoncé ce qu’il considère comme une crise sociale sans précédent au Bénin, marquée par une fracture entre une élite privilégiée et une majorité du peuple vivant dans des conditions difficiles.
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« Nous avancerons ensemble et nous libérerons le pays », a-t-il promis, appelant à une « résurrection d’un peuple qu’on a trop longtemps voulu écraser mais que nul ne peut exterminer ».
Un projet de candidature ambitieux mais complexe
L’élection présidentielle de 2026 intervient dans un contexte où le président Patrice Talon, élu en 2016 et réélu en 2021, arrivera au terme de son deuxième et dernier mandat constitutionnel. Selon le code électoral béninois, tout candidat à la magistrature suprême doit être présenté par un parti politique et obtenir le parrainage d’au moins 20% des élus municipaux ou parlementaires. Cette réglementation stricte rend difficile l’accès à la présidence pour les personnalités issues de mouvements non institutionnalisés.
Pour contourner ces obstacles, Kémi Séba présente trois stratégies potentielles :
- Soutien du parti « Les Démocrates » : Il espère obtenir l’appui de cette formation politique dirigée par l’ancien président Boni Yayi, qui dispose du nombre de parrainages requis. « C’est le seul parti politique de l’opposition ayant les moyens d’accéder aux élections », a-t-il souligné.
- Création d’une coalition large : Si la première option échoue, il envisage de rassembler plusieurs forces politiques et sociales pour exiger une réforme du code électoral. Il qualifie ce dernier de « corrompu » et conçu pour écarter les « véritables opposants ».
- L’Opération Jéricho : Cette initiative repose sur une mobilisation populaire massive visant à contraindre les autorités en place à ouvrir le jeu électoral. « Une triangulation des forces entre mobilisation, contestation populaire et responsabilité des acteurs clés », a-t-il expliqué.
Un bilan sombre de la gouvernance actuelle
Kémi Séba n’a pas mâché ses mots pour critiquer la gouvernance de Patrice Talon. Il accuse l’actuel président de favoriser les intérêts étrangers au détriment des entreprises locales. « Les entreprises françaises contrôlent massivement l’économie béninoise, inutile de préciser qu’elles sont exonérées de nombreuses taxes, luxe dont ne peuvent pas se prévaloir les entreprises béninoises », a-t-il déploré.
Il dénonce également une crise sociale aggravée par des politiques qu’il juge anti-populaires, mettant en exergue l’augmentation des inégalités et la marginalisation des opérateurs économiques nationaux.
Un défi pour le panafricanisme
L’annonce de Kémi Séba s’inscrit dans une dynamique plus large de réveil panafricaniste. En tant que président de l’ONG « Urgences Panafricanistes », il milite depuis des années pour une Afrique libérée des influences néocoloniales. Sa candidature pourrait galvaniser une partie de la jeunesse africaine et des diasporas qui partagent ses idéaux.
Cependant, son parcours reste controversé. Certains critiquent son discours souvent clivant et sa posture radicale, tandis que d’autres louent son courage et sa détermination à défendre les intérêts africains face aux puissances étrangères.
Perspectives pour 2026
Avec encore près de deux ans avant le scrutin présidentiel, la route s’annonce longue et semée d’embûches pour Kémi Séba. Le dépôt des candidatures, prévu en octobre 2025, sera un moment décisif. En attendant, son annonce ouvre le débat sur la représentation politique et la capacité des mouvements alternatifs à influencer le système établi.
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La candidature de Kémi Séba pose une question fondamentale : le Bénin est-il prêt pour un changement radical de paradigme ? Pour suivre l’évolution de cette candidature et son impact sur le paysage politique béninois, restez connectés sur Bamada.net, votre source d’information panafricaine.
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Fatoumata Bintou Y
Source: Bamada.net
