La secte islamiste Boko Haram aurait reçu l’équivalent de 2,4 millions d’euros pour la libération des sept membres de la famille Moulin-Fournier, selon un rapport confidentiel du gouvernement nigérian obtenu par Reuters. Le rapport ne dit pas qui a payé la rançon pour cette famille française, libérée le 19 avril. Il signale toutefois que le Cameroun a libéré des prisonniers membres de Boko Haram dans le cadre de l’accord négocié avec les ravisseurs.
Pourtant, vendredi, la France et le Cameroun ont démenti qu’une quelconque rançon ait été versée et les autorités nigérianes ont refusé de s’exprimer sur le sujet. La France a d’ailleurs réaffirmé son opposition à tout versement de rançon en échange de la libération d’otages. “On dit toujours ça après une libération. L’important, c’est qu’ils aient été libérés. Bien entendu, on dément”, a dit le Premier ministre à l’agence Reuters. La chaîne de télévision i>Télé avait elle affirmé que les ravisseurs de la famille enlevée au Cameroun avaient reçu 7 millions de dollars.
Les sept ressortissants français ont été libérés le 19 avril après 60 jours de captivité. François Hollande avait réitéré à cette occasion la doctrine française en la matière, “qui est le non-versement de rançons”. La présidence de la République a renvoyé vendredi à cette déclaration, de même que l’entreprise GDF Suez, pour laquelle travaille le père de famille Tanguy Moulin-Fournier, qui s’est refusée elle aussi à tout commentaire.
Selon i>Télé, qui dit tenir ses informations de sources opérationnelles du dispositif de libération, une somme de 7 millions d’euros aurait été versée en plusieurs fois au groupe islamiste Boko Haram, qui a revendiqué l’enlèvement des Français. “Deux hypothèses circulent concernant cette contrepartie financière. Soit la rançon a été payée grâce aux fonds propres du président du Cameroun Paul Biya, soit le groupe GDF-Suez, employeur de Tanguy Moulin-Fournier, a lui-même versé l’argent par un intermédiaire”, déclare i>Télé sur son site internet.
Seize membres de Boko Haram, emprisonnés au Cameroun et au Nigeria, auraient par ailleurs été libérés.