Nkosazana Dlamini-Zuma présidente de la Commission de l’Union Africaine
La résolution du Conseil de sécurité de l’ONU adoptée jeudi et autorisant le déploiement de 12.600 Casques-Bleus pour stabiliser le nord du Mali dépossède l’Union africaine (UA) de certaines de ses prérogatives, a estimé vendredi la présidente de la commission de l’UA, Nkosazana Dlamini-Zuma.
« Une partie de cette résolution quelque part retire certaines attributions de l’UA et les transfère à l’ONU seule », a déclaré Mme Dlamini-Zuma à la presse à Addis Abeba.
Elle a néanmoins indiqué que l’organisation panafricaine travaillerait avec l’ONU à la mise en oeuvre de cette résolution qui prévoit qu’une Mission intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) prenne le relais de l’actuelle Force panafricaine au Mali (Misma).
Mais il existe « certaines questions que nous aurions examiné différemment », a-t-elle dit sans plus de précision.
Le Conseil de paix et de sécurité de l’UA (PSC) avait déjà déploré dans un communiqué publié dans la nuit que « l’Afrique n’ait pas été consultée de façon appropriée dans le processus de consultation et de rédaction » de la résolution de l’ONU.
« Cette situation n’est pas en accord avec le principe de partenariat que l’UA et les Nations-Unies s’efforcent de promouvoir depuis de nombreuses années », selon le communiqué.
Selon la résolution de l’ONU, la Minusma sera déployée effectivement au 1er juillet prochain, si les conditions de sécurité le permettent, et « pour une période initiale de 12 mois » et comprendra au maximum 11.200 militaires et 1.440 policiers.
L’armée française, intervenue en janvier au Mali à la demande de Bamako pour repousser des groupes jihadistes fonçant sur la capitale, entend retirer progressivement d’ici fin 2013 environ 3.000 de ses 4.000 soldats actuellement déployés.
La lenteur du déploiement de la Misma a été très critiquée et un responsable du Pentagone a publiquement estimé début avril qu’elle était « une force totalement incapable ». L’ossature de la Misma est constituée de quelque 4.300 soldats de pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) auxquels s’ajoutent 2.000 soldats tchadiens.
Seuls les soldats français et tchadiens ont jusqu’ici participé aux opérations de combat en première ligne contre les jihadistes.
AFP
Source: Le Monde