Selon nos sources, ces militaires étaient déployés dans la localité nigérienne de Bankilaré. Une position très stratégique vu qu’ils bénéficiaient d’une plus grande capacité de mouvement aussi bien en territoire malien qu’au Burkina Faso. Les mêmes sources indiquent aussi que depuis leur déploiement dans cette zone, les militaires tchadiens n’ont pas fait grand-chose vu que les terroristes notamment de l’EIGS n’ont cessé d’intensifier leurs actions aussi bien contre les civils que les militaires.
La raison de ce réajustement du contingent tchadien de la force conjointe du G5 Sahel n’a pas convaincu grand monde. Tout compte fait, le porte-parole du gouvernement tchadien, Abderaman Koulamallah a indiqué que c’était en commun accord avec les autres forces du G5 Sahel. Il va même jusqu’à qualifier cette décision de » redéploiement stratégique pour s’adapter au mieux à l’organisation des terroristes « . Avant d’assurer que » notre volonté politique de faire face aux djihadistes reste intacte « .
La ministre française des Armées Florence Parly a confirmé que cette décision tchadienne a été prise en concertation avec toutes les autres forces du G5 Sahel et leurs partenaires. A l’en croire, cette décision prise par les autorités de la transition tchadienne vise à » avoir un dispositif à la fois plus léger, plus réactif et plus facile à soutenir, en conservant les moyens de combat les plus adaptés à l’ennemi »
Il faut dire que depuis le décès au front de l’ancien Président Tchadien, Idriss Déby en avril dernier, la sécurité de ce pays est mise à rude épreuve. Cela, à travers notamment ses frontières communes avec la Libye, le Niger, la Centrafrique, le Soudan, le Niger et le Nigéria. On se souvient qu’au début de ce mois d’août une vingtaine de militaires tchadiens ont péri dans une attaque attribuée au groupe nigérian Boko Haram. Un affront que Mahamat Idriss Déby, le fils du président tchadien défunt, non moins président du Conseil militaire de transition, a promis de laver.
Dispositif dissuasif
Pourtant, cette décision du Tchad de retirer une partie de ses troupes déployée dans la zone des « trois frontières » risque d’aggraver l’insécurité qui y règne. Ce dispositif militaire tchadien, fort d’un millier d’homme, était quand même dissuasif. D’autant que ces derniers temps, on observe une recrudescence des attaques terroristes dans cette zone n’épargnant pas les pays du Liptako Gourma à savoir le Mali, le Burkina Faso et le Niger.
C’est le lieu de rappeler les attaques survenues à Ouatagouna, le 8 août, et à Ménaka, le 15 août au cours desquelles des militaires et des civils ont été tués et d’autres blessés.
Le lundi 16 août, c’était au tour de la localité nigérienne de Darey-Daye, dans la région nigérienne du Tillabéri, d’être frappée avec un bilan de plus de 37 civils tués. Et que dire de la localité burkinabé de Gorgadji, située dans la province du Séno, dans la zone dite des trois frontières, à cheval sur le Mali et le Niger, qui a aussi été attaqué le mercredi 18 août par des terroristes, faisant plus de 80 morts parmi les civils et les militaires.
Signalons que dans cette zone, les terroristes profitent des tensions opposant des communautés locales depuis longue date pour accroître leurs activités et s’installer durablement. Ils profitent aussi de l’absence des services de l’Etat pour imposer leur diktat à la population. Laquelle n’a d’autres choix que de fuir dans des zones plus sécurisées, abandonnant tout derrière ou se soumettre.
Massiré Diop
Source: l’Indépendant