Ursula Müller, la sous-secrétaire générale aux affaires humanitaires des Nations unies boucle une visite de 72 heures dans le pays. La diplomate allemande s’est rendue jeudi à Bankass, dans la région de Mopti, pour s’enquérir des conditions des vie des milliers de personnes déplacées du fait des conflits intercommunautaires.
C’est en raison des conflits intercommunautaires que Mariam Bolly et sa famille ont dû fuir leur village natal dans le cercle de Koro pour se retrouver dans la commune de Bankass dans la région de Mopti, au centre du Mali.
“Les troupeaux sont partis sous d’autres cieux à cause des violences. Le quotidien est devenu un véritable enfer. Nous n’avions plus d’argent, plus de quoi manger”, explique t-elle.
Ousmane Oumar Barry, s’est lui aussi réfugié dans le cercle de Bankass pour fuir les violences entre Peuls et Dogons dans sa commune de koporopè dans le cercle de Koro dans la région de Mopti.
“Nous n’avons rien laissé dans notre village, nous avons tout perdu à cause des conflits intercommunautaires. Ce que nous voulons aujourd’hui, c’est la paix. Car avec la paix, nous allons avoir à manger et nous pouvons à partir de cet instant-là prendre des dispositions pour retourner chez nous”, raconte-t-il.
3500 déplacées dans le cercle de Bankass
Ces déplacés qui viennent du cercle de Koro et des zones frontalières avec le Burkina Faso. Allaye Guindo, maire de la commune de Bankass.
“Avec les conflits, les gens n’ont pas les moyens. Les marchés ne sont plus fréquentables, alors que la majeure partie de la population est agro-pasteur, c’est-à-dire ils font l’agriculture et l’élevage. Mais avec l’insécurité, les gens ne parviennent plus à vaquer à leurs occupations, parce qu’ils n’ont pas de moyens. Non seulement il n’y a pas de moyens, mais les prix des denrées de base ont également augmenté. Ce qui fait que la situation est critique”, déplore le maire.
L’engagement de OCHA
C’est sous une pluie battante, que la sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires a prêté une oreille attentive et recueilli les témoignages des représentants des communautés affectées par la crise humanitaire, avant de réaffirmer l’engagement du secrétariat général des Nations unies auprès du Mali.
“Je suis ici au centre du Mali, et je suis profondément émue par la souffrance des personnes qui m’entourent. Elles ont été déplacées entre avril et mai en raison de conflits intercommunautaires et ont désespérément besoin d’aide humanitaire. Je suis ici pour entendre les gens parler de leurs besoins et leur donner l’assurance que la communauté internationale ne les a pas oubliés”, soutient-elle.
En attendant, les autorités politico-administratives, les associations et autres acteurs humanitaires intervenant dans la zone, conjuguent leurs efforts pour alléger la souffrance des personnes déplacées.