C’est sur le thème «Diversité culturelle et unité nationale», que s’est déroulée la 10ème édition du Festival sur le Niger de Ségou. «Nous avons imaginé une programmation qui mette la culture au service de la paix et de la réconciliation nationale, dans une vision panafricaniste», expliquait Mamou Daffé, le Directeur du Festival, lors de la traditionnelle conférence de presse qui précède l’évènement et qui s’est déroulée pour la 1ère fois dans la Capitale des Balanzans.
D’où le choix de l’intitulé du Colloque de Ségou: «Renaissance Africaine: Enjeux et Perspectives». Anciennement nommé Forum Scientifique, et existant depuis 2005, cet espace de discussions, d’échanges et de partage d’expériences de haute volée rassemble des intellectuels d’Afrique et du monde.
En ce début d’année 2014, et au regard du contexte post crise qui sévit dans notre pays, il était impératif de se «remettre en cause, d’engager une réflexion profonde sur notre devenir, de repartir sur de nouvelles bases, plus solides et plus saines», selon les membres du Comité scientifique du Colloque.
Il fallait donc tout d’abord s’interroger sur le concept même de «Renaissance africaine», née de la réflexion du Jamaïcain Marcus Garvey dans les années 1920 et repris et développé par Cheikh Anta Diop à l’aube des indépendances. L’Union Africaine avait d’ailleurs choisi comme thème de la célébration de son 50èmeanniversaire, en 2013 «Panafricanisme et renaissance Africaine», preuve de la pertinence de ce questionnement pour tout le continent.
A Ségou, après le constat que, tout comme le Mali, «après 50 ans d’indépendance et malgré leurs ressources, de nombreux pays d’Afrique peinent à trouver le chemin du progrès. Ils manquent de repères, parce qu’ayant balayé du revers de la main leurs valeurs culturelles pour se tourner exclusivement vers un modèle exogène de développement», le Colloque s’est imposé de formuler des propositions concrètes, pratiques et pertinentes.
Pour ce faire, l’assemblée s’est, tout d’abord, interrogée sur les erreurs du passé et, ensuite, montrée déterminée à être un catalyseur du changement, notamment par la prise en compte de nos valeurs positives dans la définition d’un modèle endogène de développement de l’Afrique sans complexe, en s’inspirant des modèles occidentaux et asiatiques, après les avoir eux aussi passés en revue et critiqués.
Le Colloque de Ségou, qui s’est tenu toutes les matinées du mercredi 5 au samedi 8 février 2014, au Centre Culturel Korè de Sébougou, a mené la réflexion en déclinant son thème principal en présentations plus pointues, comme «Renaissance Africaine entre démocratie et gestion des conflits ethno-régionaux», «Enjeux et défis de la Renaissance Africaine», «Refonder la gouvernance: un défi pour le développement de l’Afrique», «Création, Créativité et développement», «Identités et gouvernance», «Diversité culturelle et unité nationale», «Cultures et conflits», «Analyse des modèles de développement des pays émergents», entre autres.
Au nombre des éminentes personnes-ressources qui sont intervenues, citons le Dr Ousmane Sy, le Pr Yacouba Konaté, L’ex ambassadeur Abdoulaye Diop, Mme Christiane Kayser, Lazare Eloundou et Mamadou N’Diaye. Nous reviendrons plus en détails sur certaines des communications présentées lors du Colloque dans une prochaine parution, ainsi que sur les recommandations formulées à l’issue de ses travaux.
Ramata Diaouré