Le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed l’a dit, répété et en est convaincu comme du caractère mortel de l’Homme : «Le problème du nord du Mali est un problème de drogue. Et qu’il ne peut être traité sans combattre le crime organisé». C’était vendredi dernier au cours du séminaire du RECAN (Programme de renforcement des capacités de l’Assemblée nationale) organisé du 19 au 21 décembre à l’Ecole de maintien de la paix Alioune Blondin Bèye.
Zahabi Ould Sidi Mohamed, ministre malien des Affaires étrangères
Ce jour-là, Zahabi Ould Sidi Mohamed qui animait le thème : « Diplomatie
et coopération en matière de sécurité dans l’espace sahélo-saharien » a sérieusement convaincu l’assistance dont la plupart avait des préjugés et une mauvaise image de lui. C’est un ministre « sans façon » et qui va« droit au but » qui a entretenu les participants sur un sujet dont il a la parfaite maîtrise pour été un acteur (positif) de la rébellion (il le reconnaît) et passé une vingtaine d’années dans le système des Nations unies.
Parlant de la sécurité dans le septentrion malien, plus précisément de la crise récurrente au nord du pays, Zahabi affirme sans sourciller que « c’est un problème de drogue » et que « ce problème ne peut être résolu sans combattre le crime organisé ».
Le ministre va plus loin en révélant que toutes ces revendications d’indépendance, d’autodétermination de l’Azawad ne sont que de la poudre aux yeux. « C’est faux. La vérité, c’est que le nord est la route de la drogue ; à la fois une escale et un passage pour l’Europe et autres pays de consommation», martèle Zahabi Ould Sidi Mohamed, constamment applaudi tout au long de son exposé.
Pour lui, c’est un cartel de la drogue qui s’est installé dans cette très vaste étendue de notre pays. Et que, tant ce cartel n’aura pas changé de relai, le problème de la rébellion demeurera. Car, les enjeux, de tous genres, sont énormes ; et, malheureusement, ils impliquent tous, y compris les personnes les plus insoupçonnées. En un mot, le crime organisé, pour mieux prospérer, a besoin de troubles aux alentours de son trajet afin de détourner l’attention et de concentrer les efforts sur ces crises.
Le ministre Zahabi s’interroge finalement (sinon il propose même) s’il ne faudrait pas nouer une coopération efficace avec les pays producteurs de drogues. Certainement, « pour arranger la situation ». Dans tous les cas pour Zahabi, il n’ya pas de réforme de sécurité sans réforme du crime organisé.
Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale a également fustigé le Jihad tel que pratiqué par les islamistes qui écument actuellement le monde pour le prêcher par les armes et le sang.
Abordant l’intervention française au Mali, Zahabi Ould Sidi Mohamed saluera cet acte courageux et intervenu au moment opportun. Il exhortera les Maliens, plus particulièrement les médias, à soutenir les forces françaises et à encourager la France dans son action au Mali. Quels que soient les intérêts visés.
Sékou Tamboura