La tension est montée d’un cran, ce lundi 6 novembre, entre l’Arabie saoudite et l’Iran à propos du Yémen, après le tir d’un missile par les rebelles houthis du Yémen. Riyad parle d’« agression » et se réserve le droit de riposter « de manière appropriée ». Le missile a été détruit près de l’aéroport international King Khaled de Riyad. Il a été tiré d’une distance supérieure à 750 km à partir du Yémen, où l’Arabie saoudite soutient les partisans des forces gouvernementales, chassées du pouvoir par la rébellion houthie, soutenue par l’Iran.
De savoir que les rebelles houthis du Yémen, soutenus par Téhéran, disposent de missiles d’une portée de plus de 700 km est rigoureusement intolérable pour le royaume. On a donc décidé à Riyad de fermer toutes les frontières aériennes, maritimes et terrestres du Yémen, tout en accusant l’Iran d’avoir livrer des armes à la rébellion houthie et d’assister cette dernière grâce à des experts en balistique.
L’Iran s’en défend, tout en reconnaissant une sympathie envers les rebelles. L’Arabie saoudite, en tous cas, estime que ce tir constitue une « agression militaire flagrante par le régime iranien qui pourrait équivaloir à un acte de guerre ».
L’Arabie saoudite a aussi annoncé avoir mis à prix la tête de 40 dirigeants rebelles yéménites, assortis de récompenses totalisant 440 millions de dollars. Riyad a promis notamment 30 millions de dollars de récompense pour toute personne fournissant des informations permettant la capture du chef des rébelles yéménites, Abdel Malek al-Houthi.
L’Iran rejette les accusations
L’Iran a rejeté ce lundi « les accusations irresponsables et provocatrices » de l’Arabie saoudite, après que la coalition arabe dirigée par Riyad a affirmé que Téhéran était responsable du tir du missile par les rebelles du Yémen vers la capitale saoudienne.
Le porte-parole de la diplomatie iranienne Bahram Ghassemi a, dans un communiqué, « rejeté les accusations de la coalition arabe dirigée par l’Arabie saoudite en les qualifiant d’injustes, irresponsables, destructrices et provocatrices ».
De son côté, l’Arabie saoudite a tenu à répondre. « Les ingérences iraniennes dans la région nuisent à la sécurité des pays voisins et affectent la sécurité et la paix dans le monde », a déclaré le chef de la diplomatie saoudienne Adel al-Jubeir dans des tweets. « Nous ne tolérerons aucune atteinte à notre sécurité nationale. »
La guerre au Yémen oppose les forces gouvernementales, qui ont été chassées en septembre 2014 de la capitale Sanaa, soutenues depuis 2015 par une coalition menée par Riyad, aux rebelles houthis, issus de la minorité zaïdite (branche du chiisme) très présente dans le nord et soutenue par l’Iran.
RFI