A la deuxième assemblée générale du mouvement « Sirakura », le samedi 6 janvier dernierà l’Hôtel Maeva Palace, l’on a cherché à la loupe les cadres du parti YELEMA. Boycott ou malaise ?
L’ex-Premier ministre Moussa Mara veut s’entourer de nombreux cadres technocrates, dotés d’une expertise réelle (souvent sans base politique), rassemblés dans le mouvement « Sirakura ». Son parti YELEMA le soupçonne de « trahison » s’il ne joue le premier rôle dans cette cooptation…
Moussa Mara est le prototype du politique qui a une expertise avérée en comptabilité et questions de gouvernance. Il est alors porté à cultiver la promotion des technocrates, des « bonnes graines » dans divers domaines. Il s’entoure souvent d’experts dans certains domaines pour la prise de décisions majeures. « Il aime la finesse intellectuelle et ne le cache pas », confie l’un de ses proches.
Or, la plupart des cadres politiques ne sont souvent de bons experts. Mais, ils jouissent de légitimités certaines. A titre d’exemple, les maires et cadres de l’intérieur du parti mobilisent des foules (électorat) derrière eux, mais ils ne peuvent pas concevoir des rapports d’expertise pour rédiger le projet de société ou élaborer une politique nationale. De même les experts (grands intellectuels) n’ont pas souvent du monde derrière eux ! Ils passent le plus clair de leur temps dans leurs recherches sur internet et dans les bibliothèques et ne vont pas sur le terrain aux côtés des populations.
Or Moussa Mara a voulu se porter plus candidat de Sirakura que de YELEMA. Il avait même envisagé quitter la tête du parti pour fédérer avec le mouvement, avant de se ressaisir, conscient du risque. Une équation difficile à résoudre vu les réticences du parti.
Mara doit donc concilier et faire un savant dosage du monde d’experts qui sont ses amis et le parti. Pari qui n’est pas gagné d’avance, le second accusant le premier d’être constitué d’opportunistes selon la théorie la politique aux politiques ». D’où l’absence des responsables du parti YELEMA à la journée d’échanges du mouvement Sirakura, une nouvelle voie pour le Mali. Une voie semée d’embûches ? Et dire que Moussa Mara est conscient de son handicap réel s’il se mettait à dos son parti, qui avait presque voulu prendre acte de son départ en cooptant un vice-président à la tête du parti. Heureusement que l’ancien maire de la commune IV a vite mesuré le dégât qu’il allait faire en comptant trop tôt sur le mouvement naissant Sirakura.
Et il faut souligner que cette formation politique sait aussi que sans le leadership de Moussa Mara, elle n’a aucun véritable présidentiable dans ses rangs pour compter dans la course pour Koulouba en juillet prochain. Ce qui veut dire que Mara sait que sans YELEMA, il ne pèsera pas grand ’chose et le parti aussi reconnaît le poids de la personne de son président. D’où la nécessité de la recherche d’un savant dosage et un modus vivendi salvateur.
Le parti du changement doit organiser, dans les prochains jours, une retraite politique pour mieux canaliser ses rapports avec le mouvement qui semble lui faire ombrage.