Détenteur d’un master en journalisme et communication, Yaya Sangaré, secrétaire à la communication et aux nouvelles technologies de l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma/PASJ), est limité par des contraintes financières. Son secrétariat n’a pas de budget. Il se bat tant bien que mal, pour soigner l’image de son parti.
Ancien camarade de lutte de l’ancien président de la République du Mali, Alpha Oumar Konaré, dans le mouvement démocratique, Yaya Sangaré est le patron de la communication de l’Adéma/PASJ depuis mai 2015. Loin du QG de l’Adéma et de la Commission de défense de l’Assemblée nationale, il évoque son rôle, ses réalisations et ses ambitions pour la visibilité de son parti. C’est dans son bureau “d’affaire” situé en plein cœur de Bamako, à Hamdallaye ACI-2000. Un lieu fréquenté par beaucoup de députés. Ils étaient trois déjà sur place ce jeudi matin aux environs de 10 h.
Costume gris sans cravate, cheveux et barbe soigneusement taillés, il s’installe dans le bureau d’un de ses collaborateurs. Le tien est pris d’assaut par des collègues députés et les visiteurs. “La fonction de député ne nourrit pas son homme. Nous faisons des affaires. Je suis dans l’aviculture. Tout est géré à partir d’ici”, aborde le patron de la communication de l’Adéma avec un air sympathique.
La cinquantaine révolue, le natif de Yanfolila est l’un des pionniers du mouvement démocratique. Membre fondateur de l’Adéma/PASJ, le député élu pour la deuxième fois à Yanfolila, est réputé être un militant discipliné. Son attachement aux valeurs du parti de l’Abeille lui a valu le poste de secrétaire à la communication et aux nouvelles technologies du bureau national au sortir du 5e congrès ordinaire de mai 2015.
Journaliste et ancien coordinateur des radios de la Coopérative Jamana, le self made man, essaie de révolutionner la communication de la 2e force politique du Mali.
“Nous travaillons pour que la presse ait de la bonne information sur le parti. Nous entretenons de rapport avec les journalistes et nous sommes permanemment à disposition. C’est pourquoi il y a moins de spéculation maintenant au tour de l’Adéma”, explique-t-il. L’autre mission, ajoute-t-il, c’est d’avoir des informations que les gens ont sur le parti et les remonter au comité exécutif pour qu’elle ne puisse porter atteinte à l’image du parti.
Contraintes financières
Contrairement à beaucoup de partis politiques, le fleuron du multipartisme au Mali est moins visible sur la Toile. C’est un problème d’ordre financier, selon le communicant de l’Adéma.
“Le parti ne parvient pas à asseoir une politique de communication digitale. A ce jour, l’Adéma en tant que parti n’a pas de pages officielles sur Facebook et sur Twitter. On a plus de site Internet. Cela ne veut pas dire que le secrétaire à la communication n’a pas fait de proposition, mais les gens n’ont pas réagi à nos doléances. Le secrétariat à la communication n’a pas de budget”, regrette Yaya Sangaré.
Son adjointe, Mme Diallo Salimata Ouattara témoigne : “Les compétences sont là pour une bonne communication, mais c’est le fonds qui nous manque. Nous avons élaboré un plan de communication qui n’a jamais été appliqué, faute de moyens”. Selon elle, M. Sangaré se bat sur ses comptes personnels pour soigner l’image du parti.
“Aucun secrétariat n’a un budget de fonctionnement. Les fonds sont mobilisés à l’occasion les activités. Si le parti organise une activité qui doit être médiatisée, c’est en ce moment qu’un fonds est mis à la disposition du secrétariat à la communication pour assurer la couverture médiatique de cette activité”, confirme un membre du bureau exécutif. Il ajoute : ” C’est pourquoi personne ne peut en vouloir au secrétaire à la communication. Il fait de son mieux malgré le manque les contraintes”.
Avec toutes les difficultés, l’ancien secrétaire général de l’Union des radiodiffusions et télévisions libres du Mali (Urtel) nourrit une ambition grandiose pour son parti. Son vœu le plus ardant est la création d’une bibliothèque pour la sauvegarde des archives de l’un des premiers partis de l’ère démocratique. “La porale s’en va, l’écrire reste. L’Adéma à une histoire et cette histoire doit servir de leçon pour les générations futures. Pourquoi il nous faut une bibliothèque”, explique M. Sangaré.
Pour la présidentielle de juillet, le secrétaire à la communication de l’Adéma n’a pas un plan spécial parce qu’il ne croit pas à une candidature interne de son parti malgré l’appel à candidature lancé par la direction du parti.
“Les prétendants qui ont déposé leurs dossiers n’ont pu remplir les critères à part Dioncounda Traoré qui n’a pas lui-même déposé sa candidature. Il a dit à tout le monde qu’il n’est pas candidat. Malgré tout, certains de ses proches ont monté son dossier de candidature”, affirme celui qui est aussi le porte-parole du comité exécutif du parti de l’Abeille.
Il est pour une candidature unique de la majorité.
Maliki Diallo
Source: L’ indicateur du renouveau