Est-ce que les groupes djihadistes sont plus forts aujourd’hui au Mali ?
Ils sont en train de monter en puissance. Après l’opération franco-malienne, les éléments de Moctar Belmoctar sont partis d’un côté, ceux du MUJAO d’un autre et Iyad Ag Ghaly aussi. Mais c’est en avril 2017 qu’Iyad a réussi à les réunir pour former un groupe capable de faire beaucoup des dégâts. Il a élargi le rayon d’opération jusqu’à Ouagadougou et Grand Bassam (Côte d’Ivoire).
Est-ce qu’il mène des opérations avec Al Sahraoui ?
Abou Walid Al Sahraoui a voué allégeance à l’Etat islamique. Ce qui est spécifique au Sahel en général. Al-Qaïda et l’Etat islamique ne se confronte pas, ils se tolèrent. Le conflit et la compétition entre les deux n’ont pas lieu d’être. Ce sont des relations tribales, claniques et parfois des intérêts communs qui priment.
Barkhane a-t-elle de la peine à faire face à la montée de ces groupes ?
Cela dépend de quelle perspective on voit les choses. Parce que Barkhane aussi a des résultats sur le terrain. Mais est-ce que ces résultats militaires suffisent à eux seuls à trouver une solution ? Elle est parvenue à élimer des chefs djihadistes avec une empreinte militaire assez faible. Tant qu’il n’y a pas de solution politique les groupes djihadistes vont continuer à proliférer et profiter des situations instables.
Journal du mali