L’armée américaine a dévoilé mercredi de premières images et vidéos de son opération commando en Syrie qui a abouti à la mort du chef de l’État islamique (EI) Abou Bakr al-Baghdadi, cinq autres membres du groupe jihadiste, et deux « jeunes enfants ».
Donald Trump avait envisagé dès lundi de rendre publics des extraits de la vidéo du raid, qu’il a pu personnellement suivre en temps réel depuis la Maison Blanche grâce aux caméras embarquées des membres des forces spéciales.
Mercredi, lors d’une conférence de presse, le Pentagone a diffusé plusieurs photos et extraits vidéos où l’on voit notamment une dizaine de soldats approcher, dans la nuit de samedi à dimanche, de l’enceinte du complexe où était caché le chef jihadiste dans un village du nord-ouest de la Syrie.
Le Pentagone a apporté certaines clarifications au sujet du déroulement de l’opération.
Ainsi, lorsqu’Abou Bakr al-Baghdadi a fait exploser la bombe qu’il portait sur lui dans le tunnel dans lequel il était acculé, la détonation a tué, outre lui-même, deux jeunes enfants, et non trois comme les autorités américaines l’avaient initialement affirmé.
« En plus des deux enfants », « six membres de l’EI sont morts en tout » au cours du raid: « quatre femmes et deux hommes dont Baghadi », a déclaré le général Kenneth McKenzie, chef du commandement central américain. Les femmes agissaient « de manière menaçante » et portaient des gilets explosifs.
Il a assuré que onze autres enfants avaient été « protégés par les forces d’assaut » et deux hommes capturés. Du matériel électronique et des documents en quantité « substantielle » ont été saisis.
D’autres combattants non identifiés ont été tués dans les environs lorsqu’ils ont ouvert le feu contre les hélicoptères américains, a précisé le général sans en fournir le nombre. Une vidéo montrant des frappes aériennes contre ce groupe de combattants a été diffusée.
Quant au chien-soldat salué comme un « héros américain » par le président Donald Trump, qui a précédé les militaires dans le tunnel, il a été blessé par des fils électriques mis à nu par la détonation provoquée par le chef jihadiste, mais il est prêt à reprendre du service.
L’ADN de Abou Bakr al-Baghdadi a été prélevé parmi les débris et ultérieurement comparé avec celui obtenu lors de son passage dans une prison en Irak en 2004, permettant de confirmer « sans l’ombre d’un doute » qu’il s’agissait bien de lui.
Une fois l’opération terminée, le complexe a été « détruit » pour éviter qu’il devienne « un lieu de pèlerinage », a ajouté le général McKenzie, en montrant des images dans lesquelles les lieux ressemblent selon lui à « un terrain vague avec de gros nids de poule ».
Les dépouilles d’Abou Bakr al-Baghdadi ont été « immergées en mer conformément aux lois de la guerre dans les 24 heures suivant sa mort », a-t-il ajouté.
Source: journaldemontreal