Volker Türk, Haut Commissaire adjoint chargé de la protection du HCR, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés, s’est rendu en Mauritanie du 17 au 20 février où il a rencontré quelques-uns des 57 000 réfugiés actuellement installés dans le pays.
Il était accompagné de la directrice adjointe du Bureau du HCR pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Rema Jamous Imseis, et de la directrice adjointe pour l’Afrique, Millicent Mutuli.
Dans le camp de réfugiés de Mbera, où le HCR fournit protection et assistance à près de 55 000 réfugiés maliens, M. Türk a rencontré certains d’entre eux ayant fui l’insécurité et les tensions intercommunautaires dans le nord et le centre du Mali. Il s’est également rendu au centre d’enregistrement du HCR, où les réfugiés nouvellement arrivés sont enregistrés en collaboration avec l’Agence Nationale du Registre de la Population et des Titres Sécurisés (ANRPTS). Rien qu’au cours du 2018, près de 6 000 Maliens ont été enregistrés dans le camp.
« L’avenir du Mali passe par le camp de Mbera », a déclaré M. Türk: «Mbera assure la sécurité des réfugiés et leur offre la possibilité d’acquérir de nouvelles compétences qui seront précieuses une fois de retour dans leurs communautés d’origine».
Illustrant la nécessité pour les réfugiés de devenir autonomes et de conserver leur dignité, M. Türk a constaté l’impact d’un projet de maraichages qui, avec le soutien du HCR et de SOS Désert, fournit aux femmes réfugiées les compétences et les outils nécessaires à la culture de fruits et légumes. Ils peuvent ensuite les vendre sur les marchés locaux et générer un revenu vital pour leurs familles.
Sur un autre site, des réfugiés et des membres de la communauté d’accueil s’entraînent ensemble pour se familiariser avec la construction, la plomberie et l’utilisation des énergies renouvelables. « Ce projet favorise la coexistence pacifique entre les réfugiés maliens et la communauté d’accueil mauritanienne», a déclaré M. Türk. « Les compétences qu’ils acquerront seront essentielles pour gagner leur vie ».
A Nouakchott, M. Türk a rencontré le Premier ministre, le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation et le ministre des Affaires étrangères, remerciant les autorités mauritaniennes pour leur générosité et leur politique d’ouverture à l’égard des réfugiés. Les rencontres avec les autorités ont été une occasion pour discuter des moyens d’améliorer la situation des réfugiés en Mauritanie, en mettant tout particulièrement l’accent sur l’adoption d’une loi nationale sur l’asile et l’accès à l’enregistrement civil.
« Je suis heureux de voir que la Mauritanie met déjà en pratique le Pacte mondial sur les réfugiés en faveur des réfugiés et des communautés qui les accueillent », a déclaré le Haut Commissaire adjoint chargé de la protection du HCR. Lors de son dernier jour dans le pays, M. Türk s’est rendu dans un centre d’accueil et d’enregistrement, où les réfugiés bénéficient de conseils et d’une assistance juridique, ainsi que dans le centre communautaire où le HCR et son partenaire organisent des cours de formation professionnelle. Cette visite en Mauritanie a complété une mission au Mali plus tôt ce mois-ci.
M. Türk a exprimé ses préoccupations concernant l’escalade du conflit qui affecte le nord et le centre du Mali et l’impact potentiel de cette insécurité sur les pays voisins. 135 000 Maliens ont fui au Niger, au Burkina Faso et en Mauritanie depuis 2012. « Un soutien financier plus important est nécessaire en Mauritanie, sinon nous ne pourrons plus continuer à fournir une protection et des services adéquats aux réfugiés », a déclaré M. Türk.
À ce jour, le HCR en Mauritanie n’a reçu que 14% des 19,3 millions USD requis en 2019. Un manque de financement signifie moins de services fournis aux réfugiés, tels que les soins de santé, l’éducation et le soutien aux activités génératrices de revenus.
Communiqué de presse du HCR, 26 février 2019
avec aidara.mondoblog