Mohamed VI est arrivé ce mardi 18 février à Bamako pour une visite d’Etat qui va durer cinq jours. A son arrivée, le souverain a été accueilli par le président Ibrahim Boubacar Keïta, qui a personnellement invité le roi du Maroc. Depuis l’élection d’IBK, l’été dernier, les deux pays ont amorcé un rapide et important rapprochement.
Ambiance de fête à l’aéroport de Bamako lors de l’arrivée du roi du Maroc. Salve de 21 coups de canons ! Véritable bain de foule, spectacle offert par des danseurs Dogons, grande bousculade, il n’empêche l’hôte du jour et le président malien avaient le sourire aux lèvres. Ensuite, le cortège s’est dirigé vers le centre-ville de Bamako. Des milliers de personnes amassées le long de la route, scandaient « vive le roi », « vive notre roi ». Drapé dans une tenue traditionnelle, le roi du Maroc a tour à tour répondu de la main ou sourit.
Les enjeux de cette visite sont nombreux et très différents. Ils sont d’abord économiques : services aériens, élevage, hôpitaux, électrification, aménagements hydrauliques… Au moins neuf conventions et protocoles d’accord seront signés pendant ce séjour. Ils permettront de renforcer les échanges et la coopération entre le Maroc et le Mali.
Mohamed VI n’arrive donc pas à Bamako les mains vides. Il arrive d’ailleurs très entouré, avec une délégation d’une centaine de personnes, ministres et chefs d’entreprises. Le Maroc compte se positionner sur le marché de la reconstruction du Mali, pour laquelle les bailleurs ont promis plus de trois milliards d’euros.
Les enjeux sont également diplomatiques, avec un objectif très clair : supplanter l’Algérie en devenant le nouveau partenaire privilégié du Mali au Maghreb. Pour cela, Mohamed VI entend jouer sur la fibre religieuse, en mettant en avant l’islam malékite, partagé par les deux alliés et qui se veut particulièrement tolérant. En novembre dernier, un accord avait d’ailleurs déjà été signé pour la formation de 500 imams maliens au Maroc.
Enfin, le Mali qui soutenait la RASD (République arabe sahraouie démocratique), s’est aujourd’hui rangé du côté du processus de l’ONU en faveur d’une solution consensuelle concernant l’avenir du Sahara occidental.